Fondée en 1910, la petite maison familiale bressane a fait de la quenelle son blason. Un siècle plus tard, Giraudet joue dans la cour des grands, perpétuant le savoir-faire et les grimoires d’antan. Pour devenir tendance.
Aujourd’hui, c’est dimanche. Et, comme tous les dimanches, il y a foule sur la place Neuve de Bourg-en-Bresse. Dès la fin de la messe à Notre-Dame, les paroissiens s’en vont en procession pécher par gourmandise à quelques pavés de là, aux tables de l’hôtel-restaurant du Bugey. Réputée dans toute la région pour sa quenelle, l’adresse, tenue par Henri Giraudet, ouvrier pâtissier, et son épouse Marie-Louise, est un rendez-vous que ne rateraient sous aucun prétexte les Burgiens. D’après Annie Berny-Giraudet, petite-fille d’Henri Giraudet, certains clients venaient même avec leur berthe à lait acheter de la sauce Nantua ou financière pour accompagner leurs quenelles dominicales (1). Fort de cet engouement et conforté par ce succès, Henri Giraudet décide de se consacrer à la quenelle, transformant son restaurant en atelier-boutique. Les tables et les chaises d’aubergiste font place à de grandes cuves et de larges plans de travail où s’activent les petites mains qui confectionnent des milliers de quenelles. Monsieur orchestre le ballet des artisans, Madame prépare les petits paquets de quenelles.De l’atelier à la manufacture
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