Une étude du Crédoc montre que les enfants et les adultes sautent de plus en plus souvent le petit-déjeuner. Chez les ados, c'est carrément le jeûne.
Selon le Crédoc (Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie), les Français prennent de moins en moins un petit-déjeuner. Si les pourcentages restent encore élevés (voir tableau ci-dessous), les ados sont les plus nombreux à sauter plusieurs petits-déjeuners par semaine.
Et si la quasi-majorité des petits-déjeuners de semaine est prise à la maison (97 % pour les enfants, 94 % pour les ados et 97 % pour les adultes), les prises hors du domicile sont de plus en plus fréquentes chez les ados qui, en recherche d'autonomie, ont tendance à s'échapper du contexte familial.
En sept ans, la proportion de petits-déjeuners pris seuls en semaine s'est accrue dans toutes les catégories de population.
Maintien du lien familial
“Au-delà de son rôle nutritionnel, le petit-déjeuner revêt un enjeu particulier pour le maintien du lien familial ; il est, après le dîner, le repas le plus souvent pris en famille”, explique Pascale Hébel, directrice du département consommation au Crédoc.
Du point de vue strictement nutritionnel, le petit-déjeuner est devenu plus copieux et sa durée s'est allongée. “La contribution des petits-déjeuners aux apports énergétiques a fortement progressé au cours du temps.” Le petit-déjeuner s'est enrichi de plus de composantes, avec notamment l'ajout d'un produit laitier au petit-déjeuner de base classique, tartine et café. Le plus fréquent est aujourd'hui le pain-biscotte et produit laitier avec ou sans boisson chaude.
Chez les enfants et les adolescents, les journées avec petit-déjeuner sont plus caloriques et sont constituées de goûters plus consistants que les journées sans petit-déjeuner.
Pendant les journées sans petit-déjeuner, ils ne prennent pas d'encas supplémentaire mais leurs déjeuners et leurs dîners sont plus consistants. Écoutant plus naturellement leurs besoins physiologiques, les enfants s'adaptent en reportant leur appétit vers les deux principaux repas. Chez les adultes, influencés par l'environnement, les journées sans petit-déjeuner ne sont pas plus caloriques, mais les encas sont plus consistants.
Part des 3 à 12 ans qui prennent un petit-déjeuner
2003 : 91 %
2010 : 87 %
Part des 13 à 19 ans qui prennent un petit-déjeuner
2003 : 79 %
2010 : 59 %
Part des 20 ans et plus qui prennent un petit-déjeuner
2003 : 91 %
2010 : 86 %