Lyon Street Food 2017 © Brice Robert
Lyon Street Food 2017 © Brice Robert

La folie des food courts à Lyon

Pour s'imposer sur la scène culinaire internationale, il manquait à Lyon la cuisine de rue et les food courts. La ville regorge de projets ambitieux. Lyon Capitale les passe en revue.

Les food courts sont nés dans les années 1970,  dans les allées des grands centres commerciaux asiatiques et américains. Ils ont ensuite été popularisés par le concept transalpin Eataly (Turin, Piémont) qui a essaimé aux quatre coins du monde (New York, Dubaï, São Paulo, Tokyo, Séoul, Munich, Istanbul, Stockholm et bientôt Paris).

À Lyon, on commençait à désespérer un peu. Et puis, fin 2016, il y a eu le Lyon Street Food Festival, aux Subsistances : des chefs, des food trucks, des concerts, des animations, des master classes, une librairie gourmande, un marché de producteurs et une grande halle avec des bancs et de longues tablées. "Au Sirha, en 2015, on avait récupéré un espace traiteur qu'un restau ne voulait pas, explique Thomas Zimmermann, cocréateur du festival. On a mis un restaurateur, avec des petits stands autour. On faisait 500 couverts par service, ça a vraiment bien marché. C'est comme ça qu'on a eu l'idée du food court."  Lyon Street Food Festival a été le marqueur de cette tendance forte lyonnaise.

Cette année, 20 000 personnes sont attendues du 13 au 16 septembre au LSFF (avec notamment des chefs invités de Hong Kong, la Mecque de la street food). Preuve que le concept prend.

En mars dernier, La Commune a vu le jour dans une ancienne menuiserie de 1500 m2 à Gerland. Un "tiers lieu", avec une cuisine collaborative, un bar intérieur, une halle à manger, un bar extérieur, deux jardins, une salle de conférence et une scène de concert. La Commune se veut une scène d’émergence d'artistes et de chefs en résidence (cuisine traditionnelle japonaise, burgers, cuisine italienne, latino, malaisienne, indienne...).

En mars, Lyon Capitale annonçait la future ouverture d'une Food Traboule (début 2019) au sein de la mythique Tour Rose, dans le Vieux-Lyon, portée par le couple de chefs Tabata et Ludovic Mey (Les Apothicaires). Sur 800 m2 et trois étages, douze cuisiniers investiront sept espaces, sous la forme de comptoirs équipés d’une cuisine. Une sorte de joyeux melting pot de saveurs. Le principe ? Chacun commande ce qu’il souhaite, quand il veut, pour ensuite se retrouver autour des espaces communs invitant à la convivialité. Le lieu a été pensé pour offrir un maximum de confort, avec plus de 220 places assises. Au menu : Les Apothicaires, Le Bistrot du PotagerSubstratLa MeunièreThe ButcherLyon’s GastroPubPiquínMSB (Mon Salade Bar), le glacier Único, Trop chouSmør & Brød et la maison Bouillet.

Troisième projet en cours, l'implantation d'un incubateur de chefs sur le futur toit du centre commercial de la Part-Dieu, actuellement en chantier XXL. Un lieu où les jeunes chefs pourront, comme dans un espace de coworking, tester leur cuisine et leur projet de restaurant. Outre cet incubateur, une vingtaine de restaurants ouvriront sur le toit du centre commercial, non loin du multiplexe de dix-huit salles. Les travaux du centre devraient se terminer au printemps 2020.
Enfin, quatrième annonce : Heat, un food market de 600 m2 au sein du futur incubateur géant H7 (halle Girard), coincé entre l'autoroute du Sud et la Confluence (dont l'ambition est de devenir le lieu totem de la French Tech lyonnaise). Porté par Toast, toute nouvelle filiale de Culture Next, présidé par l'association Art Farty, Heat devrait ouvrir en avril et se pencher sur la cuisine de demain. La cuisine made in Lyon ne s'est jamais aussi bien portée.

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