Le New York Times reproche au chef lyonnais de ne pas traiter aussi bien ses clients lambda que les critiques gastronomiques.
Boulud l’intouchable n’en est plus un. Après avoir reçu pendant douze ans les 4 étoiles du New York Times pour son restaurant Daniel, le chef originaire de la région lyonnaise est tombé de son piédestal hier. La faute à une critique acerbe du célèbre journaliste américain Pete Wells.
Plutôt que de visiter deux fois le restaurant, comme le font généralement les critiques culinaires du célèbre quotidien, Pete Wells a goûté une seule fois au menu dégustation (195 dollars, soit environ 150 euros), mais il n’est pas venu seul. Quelques tables plus loin, un de ses collègues, inconnu du staff de Daniel, était aussi présent.
“Si notre menu était similaire, notre expérience ne l’était pas”, affirme d’emblée le journaliste du New York Times. Là où le critique gastronomique goûte à deux amuse-bouche apportés gracieusement, son acolyte n’en reçoit qu’un. Autre différence, Pete Wells constate que son verre à vin n’est jamais vide, à l’inverse de celui de son collègue. La liste des différences est longue : quand l’un reçoit une serviette humide après avoir mangé des cuisses de grenouille avec ses doigts, l’autre doit se contenter de sa serviette de table. Quand l’un est aidé à héler un taxi, l’autre est laissé seul sur le trottoir du restaurant.
“On ne peut pas reprocher au restaurant d’essayer d’impressionner un critique. Mais c’est une faute de ne pas montrer son meilleur visage aux inconnus, aux non-habitués, aux touristes. Ce sont eux qui se souviendront pendant des années d’avoir été dorlotés dans un établissement comme Daniel”, écrit Pete Wells.
Contacté par Lyon Capitale, Daniel Boulud n’a pas souhaité nous parler mais nous a envoyé un commentaire laconique : “Nous gardons la qualité de notre service, qui correspond à un 4 étoiles.” Il semble que le chef n’a pas encore digéré la critique.
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