Pour sa 4e édition, le Lyon Street Food Festival a invité Mauro Calogreco, trois étoiles Michelin, dont la table Mirazur, à Menton, a récemment été élue "meilleur restaurant du monde".
C’est un coup de maître qu'ont réussi Emeric Richard et Thomas Zimmermann, les architectes du Lyon Street Food Festival. Pour son quatrième opus, le plus grand road trip culinaire de France accueille Mauro Colagreco, trois étoiles Michelin pour son restaurant mentonnais Mirazur, fraîchement nommé "meilleur restaurant du monde" par les World's 50 Best.
Le chef d'origine argentine de 43 ans sera sans conteste la star de la Halle Street Food, le cœur du festival sous la verrière métallique de la cour centrale. Pour la petite histoire en coulisses, Mauro Colagreco est associé, dans son restaurant parisien Grand Coeur, avec Julien Fouin (cocréateur d'une petite galaxie de tables branchées à Paris), dont le dernier bébé, Cocotte, a ouvert il y a une dizaine de jours cours d'Herbouville (dans le 4e arrondissement). Quand le binôme du Lyon Street Food Festival a rencontré cet ancien rédacteur en chef du magazine Régal, impossible de ne pas poser la question : Mauro Calogreco serait-il tenté par une cuisine de rue à Lyon ? Un coup de fil plus tard et l'affaire était conclue. Le chef viendra cuisiner du poulpe samedi 14 septembre. Avec le même cahier des charges que les 79 autres chefs invités : concocter de la street food pour 4/5 euros max.
Ne pas tomber dans l'élitisme et les offs
Si le festival lyonnais accueille une telle star des pianos – on pourrait aussi citer Romain Meder, chef du Plaza Athénée, trois macarons Michelin, Mathieu Vianney, presque-trois-étoiles pour sa Mère Brazier ou Serge Viera, Bocuse d'Or 2005 –, il n'en demeure pas moins que la volonté des organisateurs n'est pas de courir après les têtes d'affiche. Explications des fondateurs du Lyon Street Food Festival : "on ne veut pas devenir un festival culinaire élitiste, comme certains qui organisent des off, dans des lieux hyper intimistes et réservés à quelques happy few. Notre volonté est de rester un événement accessible à tous."
Cette année, le festival table sur 25 000 festivaliers, soit 1 000 de plus que l'année dernière. "On ne peut pas tellement pousser les murs" explique Thomas Zimmermann. "On essaie..." répond Emeric Richard. Pourtant, le duo ne désespère pas, qui sait, de satelliser le festival autour des Subsistances dans les années à venir.
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À leurs débuts, quand les deux garçons ambitionnaient de faire de Lyon la capitale française de la cuisine de rue, pas mal de personnes les prenait pour de doux rêveurs. Aujourd'hui, il ne fait plus de doute que Lyon l'est. Au point de vouloir la Lune, à savoir "devenir la référence mondiale de la street food", et que "le monde entier vienne à Lyon le temps d'un week end pour manger de la cuisine de rue".
Excessif ? Pas tant que ça. Plusieurs villes étrangères, dont Hong-Kong (destination invitée de cette édition 2019, avec Helsinki, Madrid et Kobé) ont déjà approché les organisateurs pour décliner le festival de street food lyonnais chez eux. Pour l'heure, les fondateurs ont un "attachement viscéral" à Lyon et aux Subsistances qui, plus que jamais, ont à cœur de transformer le site de 16 000m2 en "plus grande marmite de France".
Lyon Street Food Festival en chiffres · 4 jours (12 au 15 septembre) · 80 chefs venus du monde entier · 4 destinations invitées : Hong-Kong, Kobé (Japon), Helsinki (Finlande, Madrid (Espagne) · 11 espaces scénographiés · 8 food trucks · 100 ateliers · 9 concerts · 25 000 visiteurs attendus