Un an et des fourchettes après son inexplicable disparition de la Maison Borie, restaurant high style de Gerland, Manuel Viron vient de prendre la poudre d’escampette du SelCius, l’ex-Rue Le Bec de Confluence, dont il avait pris les fourneaux début septembre.
In-com-pré-hen-sible. Le chef exécutif du restaurant le SelCius, l'ex-Rue Le Bec (Confluence), Manuel Viron, a plié les gaules. Il a subitement pris ses cliques et ses claques un vendredi soir pour ne plus revenir derrière ses fourneaux. Le SelCius et Manuel Viron, c'est donc fini, trois petits mois seulement après son arrivée.
Le précédent de la Maison Borie
Le chef avait fait parler de lui en septembre de l'année dernière, aussi bien dans les alcôves du palais de justice que dans les arrière-boutiques du tout-Lyon culinaire. Manuel Viron était parti, sans mot dire, de son restaurant classieux et très créatif, Maison Borie, à Gerland. Laissant les employés sur le carreau, devant la porte, close. Disparu des écrans radars.
Il était réapparu un an et des fourchettes plus tard, comme par enchantement, un peu plus à l'ouest, dans le quartier Confluence.
En octobre, Lyon Capitale le rencontrait. Il n'avait pas pipé mot sur son abandon de poste de la Maison Borie, murmurant juste qu'il avait bien failli tirer un trait sur la cuisine et s'exiler dans le vin, après la liquidation de son établissement.
Il pariait alors sur l'avenir, hyper enthousiaste : "la cuisine sera suffisamment en mouvement. Pas de codes. Je ne veux pas m'enraciner sur un truc précis. Une seule règle : faire bon et étonner les gens".
Étonner les gens
Étonner les gens. Sans vouloir être chameau, c'est le moins qu'on puisse dire. Au Confluent, personne ne comprend. Tout le monde est encore sous le choc. Jean-Christophe Larose, la patron du groupe immobilier Cardinal et boss du SelCius, lui avait donné carte blanche, les pleins pouvoirs. Des moyens et un outil de travail fabuleux. Quasi illimité, racontent des connaisseurs du "dossier".
À la fin du mois, il devait s'envoler pour la Suède et la Norvège rencontrer des chefs, revenir avec eux pour un masterclass, s'annonçant déjà explosif, au SelCius.
En novembre, Nicolas Le Bec, exilé à Shanghai, nous confiait ceci : "Manu Viron est un vrai chef, à la fois extravagant et créatif. Comme moi, il a souvent été qualifié de trublion de la cuisine lyonnaise. Ça peut marcher... mais il est trop indépendant pour avoir quelqu'un au-dessus de lui".
D'après nos informations, Manuel Viron serait en train de négocier son départ avec Jean-Christophe Larose, le boss.
Mon mari m'a demandé en mariage dans ce restaurant, un moment vraiment magique, je ne l'oublierais jamais...