Un an après l'ouverture par le groupe Bocuse de sa première brasserie parisienne, le chocolatier Bernachon ouvre un 30 m2 rue de Sèvres. Où quand la grande alliance gastronomique lyonnaise part à la conquête de Paris.
Ce n'était pas prémédité, encore moins acté. Mais les deux familles gastronomiques les plus connues de Lyon ont mis le cap sur Paris. Le 11 septembre 2018, le groupe Bocuse ouvrait sa première brasserie parisienne dans le mythique Hôtel du Louvre - l'un des plus anciens de Paris, voulu par l'empereur Napoléon III, où le peintre Camille Pissaro y trouva l'inspiration, à l'image de Sigmund Freud ou Conan Doyle, et désormais propriété du Qatar et géré par la chaîne hôtelière Hyatt - face au Palais Royal, à l'Opéra Garnier et à la Comédie française.
Le 22 octobre prochain, Bernachon, le mythique chocolatier du cours Franklin-Roosevelt (6e) ouvrira sa première implantation parisienne, dna sle (toujours) 6e arrondissement, entre l'Hôtel Lutétia, emblématique 5 étoiles récemment rénové par Jean-Michel Wilmotte et Le Bon Marché, "la cathédrale du commerce moderne" écrivait en son temps Zola, et aujourd'hui considéré comme le plus chic des grands magasins parisiens.
A l'époque de Jean-Jacques Bernachon, le fils de Maurice, fondateur de la maison, le chocolatier lyonnais était déjà monté à la capitale visiter quelques locaux. En vain. Plus tard, c'est Philippe Bernachon, fils et arrière-petit-fils aujourd'hui à la tête de la PME, qui chercha à se positionner à paris. En vain aussi. "On avait cette idée en tête depuis un petit moment, c'était peut être trop tôt.... En tous cas, on ne voulait pas être une boutique perdue au milieu des boutiques de vêtements. On voulait un une environnement food. Rue de Sèvres, on est entouré de primeurs, de boulangeries, d'une belle épicerie italienne. C'est parfait" explique à Lyon Capitale Philippe Bernachon.
"La maison Bernachon mérite d’être nommée l’Académie des beaux-arts de la gourmandise."
Au menu de la petite boutique de 30 m2 ("les loyers, ce ne sont pas les mêmes qu'à Lyon") quasiment toute la gamme de chocolats de Bernachon. L'ADN, la typicité des chocolats signés B, ce goût reconnaissable entre mille ? "La spécificité des bonbons Bernachon, c’est le mélange de dix cacaos différents. C’est ce qui donne ces notes fruitées, florales, épicées et fumées, cette longueur en bouche que les autres n’ont pas.” Dont le palais d'or, best-seller de la maison, qui se vend à des milliers d'unités chaque année, et qui n'a pas vieilli d'un iota de crème fraîche et de ganache. Un chocolat noir, de la crème fraîche d’Isigny Sainte-Mère épaisse à 45 %, le tout enrichi d’une feuille d’or. Inimitable. D’une longueur en bouche extrême, un goût puissant, une amertume et une acidité parfaitement contrebalancées. C’est bien simple, sans les palais à l’or fin de Bernachon, Lyon ne serait plus Lyon. Ils appartiennent à notre mémoire gustative. Même le philosophe Michel Serres, grand ami de la famille, a eu ces mots dithyrambiques : "la maison Bernachon mérite d’être nommée l’Académie des sciences du chocolat et des beaux-arts de la gourmandise."
Cinquante ans après la grande alliance gastronomique lyonnaise, scellée à travers le mariage d'un chocolatier de 1er rang et de la fille du primus inter patres (Jean-Jacques Bernachon a épousé Françoise, la fille de "Monsieur Paul"), où quant un géant s'unit avec un pape, les lyonnais les plus culinairement fameux partent à la conquête de Paris. Un vieil adage ne dit-il pas qu' "il n'est de bon bec qu'à Paris"...
"Jean Jacques Bernachon a épousé Françoise Bocuse"
Relit mon petit disais ma maitresse.....
Bonne appetit et large soif
Merci pour cette observation. Bocuse-Bernachon sont tant liés que je m'en suis emmêlé les fourchettes.