Le Kitchen Café : oui, mais...

C'est la nouvelle table (ouverte la semaine dernière) qui excite les réseaux sociaux depuis quelques jours. Le Kitchen Café, pile poil en face d'En mets fais ce qu'il te plaît, le cabanon du monomaniaque du brut de décoffrage gustatif Katsumi Ishida.

Pas facile donc de se pointer rue Chevreul - maxi estampillée Ishida – pour faire de la popotte.

Pourtant, Laurent Ozan et Connie Zagora (c'est comme ça qu'ils s'appellent, suffit de jeter un coup d'oeil sur le trombinoscope de Zuckerberg) se débrouillent plutôt pas mal.

Le lieu fait certes un brin penderie, tellement c'est riquiqui, mais penderie version Puces du Canal. L'Ikéa croise le bambou avec les tables de machine à coudre à pédale Singer, la princesse Leia pose en robe avec R2-D2, l'iPad fait du gringue à la cocotte en fonte du Creuset, etc.

N'empêche, n'empêche.

On a plutôt bien mangé ce jeudi 23 janvier. Quand les assiettes sont arrivées, on était agréablement surpris ("on" car nous étions alors 3). Les assiettes avaient une certaine prestance. Canailles, avec le superbe pâté de cochon tout rose au bras duquel lorgne sa florette pyramidale de chou romanesco. Bistrotières, avec sa courge doubeurre (butternut) rôtie, emperlée de sarrazin grillé, de noisettes et de pois chiches.

C'est simple, vif et raisonnablement bienveillant.

Du coup, on attendait avec une certaine impatience la suite. Boeuf bourguignon (la fameuse cocotte en fonte cerise) et lamelles de chou, merlu (séduisant) beurre noisette aux câpres et proustienne purée de pomme de terre.

Au final, on languissait sur le dessert. Mes deux acolytes ont été jaloux de ma mini pièce montée chocolat & praline hyper intéressante (glace chocolat topissime, biscuit moins réussi).

Un bémol quand même : c'est un peu janséniste sur les bords de l'assiette, on parle quantité ici. Certes, les Japonais (facile, Katsumi habite en face) sortent toujours de table en gardant un petit creux... Du coup, on mange pas mlal de l'excellent pain du voisin Jean-Luc Mano, boulanger mythique d'Alain Chapel.

Pour 18 euros entrée/plat/dessert (le prix moyen de nos cantines bistrotières préférées), ça manque un peu de volume. Quant aux envolées purement gustatives, elles ne devraient pas tarder si le cuistot continue, car sur la question, encore une fois, c'est plutôt pas mal.