Le Petit Paumé devant la justice pour propos diffamatoires

Ambiance crispée mardi au siège du Petit Paumé, à Ecully. Le célèbre guide gratuit aux 300 000 exemplaires et 570 000 lecteurs (chiffres éditeur) est sous le coup les feux de la rampe. Mais cette année, version lumière noire. Pour cause, un restaurateur vient de saisir la justice pour des propos, tenus à son encontre, qu’il juge “diffamatoires”. L’établissement en question, Carte Blanche, dans le 1er arrondissement de Lyon, s’est vu remettre le prix très prosaïque de “la plus grosse chiasse après repas”, le testeur ayant été ébranlé par une “dysenterie corsée” la nuit suivant son dîner. Au point de se demander “qui avait cherché à (l’) empoisonner”.

“Ce ne sont que des gamins qui ne connaissent rien à la cuisine”
Christophe Félix, l’un des deux gérants du restaurant, ouvert en début d’année, ne décolère pas : “à ce stade, il ne s’agit pas d’une critique mais d’insultes pures et dures. Il ne faut pas pousser ! Ce sont des gamins qui ne connaissent rien à la cuisine et qui se permettent de démonter des restaurateurs. C’est lâche, petit et gratuitement méchant. Je ne lâcherai pas !”.

“La critique est insultante et calomnieuse”
Me Gilles Dumont-Latour, son avocat, entend déposer un référé d’heure à heure d’ici la fin de semaine, autrement dit une procédure d’extrême urgence pour “faire stopper la diffusion du guide ou faire publier un droit de réponse”. “On sait bien que Le Petit Paumé est une publication étudiante, rédigée sous le mode de l’humour. Mais quand la critique devient insultante et calomnieuse, on parle d’empoisonnement quand même, ce n’est plus de la critique. Ce qui a été écrit trouve son pendant dans le code pénal : il s’agit de la diffamation”.

"Nous ne sommes pas des critiques gastronomiques"
Côté Petit Paumé, les appels des journalistes abondent de toute la ville pour en savoir plus. Mais “on assume” ce qui a été écrit, même si il n’y a eu “aucune ambition de nuire”, simplement de “relater l’expérience vécue par le critique”. Le critique en question, ce sont pas moins de vingt-six étudiants en 3e année de commerce de l’EM Lyon. Le Petit Paumé “ne prétend pas être critique gastronomique”, ni “faire autorité”, mais invite le client à se faire sa propre opinion.
Pas certain en revanche que “la plus grosse chiasse après repas” soit des plus alléchants !

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