Avocat érudit, ancien bâtonnier de l’Ordre et épicurien, Lucien Tendret serait le neveu du gourmet Brillat-Savarin.
“Voici qu’un nouveau chantre de la table se lève à l’horizon littéraire. Il se nomme Lucien Tendret.” Quelques semaines après la sortie de l’ouvrage La Table au pays de Brillat-Savarin, signé de la plume d’un certain Lucien Tendret, illustre inconnu des érudits plumitifs des choses de la table, le journaliste Adolphe Brisson, à la tête de la revue Les Annales politiques et littéraires (qui connaît un grand succès auprès de la petite et moyenne bourgeoisie de province), fait l’éloge de cet ancien bâtonnier de l’Ordre, à Belley, capitale du Bugey. Il chronique le “petit livre dans lequel M. Lucien Tendret nous confie ses joies intimes” et dans lequel “l’allégresse y éclate à chaque page”. “L’auteur s’exalte en nous vantant la chair amarante et la graisse neigeuse des moutons de Belley, il s’extasie sur la fermeté de ses bœufs, sur la vertu de ses porcs, sur l’excellence du lavaret et de l’omble-chevalier – poissons qui ne peuvent vivre que dans les ondes du lac du Bourget. Ce lac suggère à M. Tendret des accents enthousiastes ; non pas, comme vous pourriez le supposer, parce que ledit lac évoque l’image plaintive des amours de Lamartine, mais parce que M. Tendret se souvient d’avoir fait sur ses bords un admirable repas, un repas unique, un repas digne des dieux de l’Olympe…”
“Une corde lyrique très développée”
Et de raconter, par le menu, cette séance gastronomique d’un beau jour de septembre, avec quelques autres “fourchettes énergiques”, s’émerveillant de la “corde lyrique très développée” de Lucien Tendret, allant même jusqu’à écrire que “l’aspect d’une nappe bien servie lui inspire des accents encore plus chaleureux”.
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