Architecte, Nizier du Puitspelu, alias Clair Tisseur, est surtout connu pour ses ouvrages prônant la défense des traditions et du riche passé de Lyon.
C’est probablement le premier historien de “la mangeaille lyonnaise au temps jadis” (pour reprendre le titre de l’un de ses ouvrages paru en 1890). Folkloriste, Clair Tisseur l’était assurément. Folklorique certainement pas. Très attaché à Lyon, il y fonda en 1879 l’académie du Gourguillon, l’une des plus emblématiques associations de défense des traditions, canons, us et coutumes de la ville, le principal fondement étant de préserver “toute vieille bonne tradition lyonnaise”. Il y aura 13 académiciens durant ses 40 ans d’existence. En 1919, n’en restant plus qu’un, Catherin Bugnard (maire provisoire de Lyon durant l’entre-deux-guerres et auteur de La Plaisante Sagesse lyonnaise) fonde, dans la foulée, l’académie des Pierres plantées, “fille respectueuse, quoique non reconnue, de défunte l’académie du Gourguillon”.Plaisirs de gueule
Nizier du Puitspelu tenait des propos de gueule. C’est lui qui parlait, avec érudition, finesse, humour et délectation de la tourte lyonnaise, souvenir de son enfance (“et, dans ces desserts, ce qu’il y avait de plus beau, c’était la tourte”). Il évoquait le brochet au bleu, le carpeau ou la truite du lac de Genève, dont la laitance en était “fort recherchée, et, de fait, c’était un mets très friand et très fin”.Il vous reste 76 % de l'article à lire.
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