@Tim Douet

Les nouveaux repas des cantines scolaires lyonnaises laissent sceptiques les agriculteurs

Jeudi 1er septembre,  35 000 élèves effectueront leur rentrée dans les 208 écoles de la ville de Lyon. Les trois quarts sont inscrits à la cantine qui prévoit plus de bio, au même prix.

"Du champ à l'assiette". Telle est la volonté affichée de la Ville de Lyon pour sa nouvelle offre de restauration scolaire.

À partir de cette rentrée 2022, 50 % de l’approvisionnement des cantines sera local, c’est-à-dire à moins de 200 kilomètres de la cuisine centrale (Rillieux-la-Pape), dont environ 20 % dans un rayon de 50 kilomètres. La mairie précise que 70 % des fruits et légumes devront être produits localement, et pour les viandes, la part des achats de proximité sera portée à 90 % dès la première année.

Quant au bio, les assiettes lyonnaises devront en être garnies à plus de 50 %, contre 46 % aujourd’hui. La Ville de Lyon va donc plus loin que les 20 % de produits biologiques requis par la loi EGalim au 1er janvier 2022 dans la restauration collective.

3 menus, un surcoût mais un prix inchangé

la restauration scolaire à Lyon en un coup de fourchette @lyon capitale
la restauration scolaire à Lyon en un coup de fourchette @lyon capitale

Dès le 1er septembre, la Ville de Lyon propose aux familles deux menus différents : Petit bouchon (tous types d’aliments) et Jeune pousse (100% végétarien). L’option "menu mixte"  est conservée, permettant aux familles de choisir les repas issus des deux menus.

La Ville de Lyon a estimé à  4 millions d’euros le surcoût de l’approvisionnement bio dans les 129 cantines lyonnaises qui nourrissent 180 jours de l’année 26 500 enfants. Grégory Doucet, le maire de Lyon, assure que ce surcoût n’aura "aucun impact sur le coût du repas payé par les familles". Un déjeuner à la cantine coûte aujourd’hui entre 0,80 € et 7,50 €, selon le coefficient familial.

Pragmatisme et scepticisme des agriculteurs

Ce qui laisse sceptiques les agriculteurs du Rhône. Pour le président de la chambre d’agriculture du Rhône, "si on n’augmente pas le prix de la cantine, on ne me fera pas croire qu’on fera mieux vivre les agriculteurs".

La grande inconnue pour le monde agricole, ce sont les pré-engagements sur des volumes que prendra la collectivité. "Au-delà de la démarche politique, à laquelle je souscris et peu importe l’obédience politique, il faut être pragmatique. Aujourd’hui, la mairie de Lyon est incapable de nous donner des volumes. Or, il faut de véritables négociations pour obtenir des prix rémunérateurs pour les agriculteurs", expliquait en avril dernier dans nos colonnes Dominique Despras, alors président de la chambre d’agriculture du Rhône, soulignant que les cantines n’ouvrent que 180 jours par an, une arithmétique qui "ne correspond pas, ou difficilement, à une économie".

Pour aller plus loin : Dans les cantines lyonnaises de Lyon, des innovations, pas de révolution

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