C’est bien connu, un client juge la propreté et l’hygiène d’un restaurant à l’état de ses toilettes. En revanche, pour apprécier la qualité et la provenance de la cuisine, rien de mieux que d’autopsier ses poubelles.
C’est ce que nous avons fait, deux soirs de suite, entre 3 et 5 heures du matin, dans les trois grandes rues touristiques de Lyon (Mercière, Saint-Jean et des Marronniers) - notre enquête s'est déroulée en février 2011.
Dimanche 2 mars dernier, l'émission Sept à Huit (TF1), quant à elle, se promenait à Lyon, rue des Marronniers (2e arrondissement) pour suivre une inspectrice lyonnaise de la direction des fraudes (DGCCRF) dans les restaurants de l'artère touristique.
Morale des deux enquêtes : ne jamais se fier aux apparences, ni en salle, ni dans l'assiette.
Agro-alimentaire
Notre panier "gourmand" est affligeant. Au menu : beaucoup de sous-vide, des plats tout faits bons à réchauffer et à servir, des aliments en portions individuelles, congelés, des fonds de sauce déshydratés, des œufs liquides, etc. Si, en tant que tels, ces produits n’étonnent pas, la majorité des ménages les consommant tous les jours chez eux, en revanche ils choquent un peu plus quand ils sont servis dans des restaurants.
Car on a tous l’image d’Épinal du cuisinier qui se lève tôt le matin pour aller acheter viandes et poissons au marché et qui épluche ses légumes. Et l’on espère, en allant dîner ou déjeuner au restaurant, trouver des plats que l’on ne fait pas chez soi ou qu’on n’a pas le temps de préparer, qui seront cuisinés par un chef dont le métier est justement de transformer et de valoriser les aliments. Raté.
Heureusement, tous les restaurants de Lyon n’ont pas les mêmes méthodes. Alors, "bon appétit, bien sûr" !
Contenu de la poubelle de la rue des Marronniers
• Moussaka prête à réchauffer (Soulié Restauration)
• Frites congelées (Casino)
• Cuisse de canard (Promocash)
• Steaks hachés surgelés (Charal)
• Rhum (Louis)
• Pâte congelée (Vitacuire)
• Cœur de rumsteck (Beimer Meat B.V./Pays-Bas)
• Lentilles préparées (Horeca).
Contenu de la poubelle de la rue Mercière
• Saucisse de Morteau cuisinée (Horeca)
• Lardons fumés (Brake Performance)
• Gratiné congelé de courgettes tomates à la provençale (Davigel)
• Bisque de homard (Morvandelles Restauration)
• Crevettes entières crues congelées (Tropic)
• Chipolata pur porc (Carrefour)
• Anchois marinés à l’ail (en barquette).
Contenu de la poubelle St Jean
• Œuf entier pasteurisé (ABCD)
• Calmars à la romaine précuits surgelés (Davigel)
• Crème liquide stérilisée UHT (Brake)
• Jus de veau (Toque d’Azur)
• Préparation pour pâtes à crêpes (Casino)
• Tortilla d’Espagne aux oignons (Alineco)
• Barquettes de tartes salées ou sucrées prêtes à réchauffer
• Queues de crevettes cuites semi-décortiquées congelées (Davigel)
Malheureusement les commerçants s'adaptent aux consommateurs qui veulent toujours payer moins cher. Quel restaurateur va passé 6h ou 8h a faire un jus de viande pour son plat du jour vendu 8€. C'est comme avec les voitures: En achetant une Dacia, on ne peut pas avoir la qualité et la finition d'une Audi. Personne ne travaille gratuitement. Tout a un coût.
6 à 8h pour faire un jus de viande, faut peut être pas éxagérer.... Tout a un coût, je suis d'accord, cependant il ne faut pas tromper le consommateur; ce qu'il faudrait savoir, c'est ce qui est annoncé sur les menus; aux inspecteurs de la DGCCRF de faire leur travail, mais l'on sait qu'ils sont notoirement en nombre insuffisant.
Fidèle d'un resto rue des marronniers, je n'y remettrai plus les pieds, en cause non pas l'utilisation de produits semi préparés , mais la préparation et la qualité des produits, une salade lyonnaise dont le volume a fondu, une bavette commandée saignante servie trop cuite mais vraiment trop, une portion d'enfant, la crique qui l'accompagne du réchauffé, un baba au rhum dur et sec , de la veille, et ils se prétendent restaurateurs, le prix 27.50 le pot de beaujolais 13€!!