L’opération "En terroirs connus" est de retour en 2023 pour sa deuxième édition. Organisée par la Ville de Lyon, la volonté est de rapprocher la ville de la campagne en favorisant les circuits courts entre les producteurs et le monde de la restauration.
Top chrono. Sous forme de speed dating, les producteurs de la région Auvergne-Rhône-Alpes ont 15 minutes pour convaincre des artisans de la restauration de la métropole de Lyon. Une quarantaine de producteurs sont au rendez-vous, lundi 30 janvier, à l’Hôtel de Ville de Lyon, pour présenter leurs produits à une cinquantaine des restaurateurs, traiteurs ou encore hôteliers. "Le concept n’est pas de chez nous, il vient des nos amis les Belges et plus précisément de Bruxelles", souligne Gauthier Chapuis, adjoint au maire de Lyon chargé de l’alimentation.
La demande de travailler en circuits-court (une vente dans laquelle intervient un intermédiaire au plus) est toujours aussi importante : "la volonté est donc de faire encore plus matcher les circuits de productions avec le monde de la restauration". La diversité fait la force de l’opération. "Il y a autant de produits bruts (maraîchers) que de produits transformés (bière) », souligne l’adjoint.
180 rendez-vous
Parmi ces producteurs, Benoit Shwartz, brasseur de la Mousse du hérisson se dit ravi de cet événement. "L’opération est basée sur la vente en circuit court et je vends mes bières uniquement en local. C’est donc important d’être ici." L’envie de se faire connaître et de toucher une autre clientèle est un enjeu de la journée : "mon entreprise a commencé avant le premier confinement et aujourd’hui j’ai très peu de restaurateurs".
Le brasseur de bières bio a pour l’instant "un seul rendez-vous de programmé". Lors cet évènement, ce sont les restaurateurs qui choisissent les producteurs qu’ils veulent rencontrer. Avant le début de la journée, 160 rendez-vous avaient été fixés par la Ville de Lyon, mais plus de 180 devraient avoir lieu. "Des entreprises viennent dans la journée et certains s’arrêtent à des stands par pure curiosité", appuie la ville.
La vente par circuit court intéresse les entreprises, dont le traiteur Prestal. "Une grande partie de nos produits passent par le local", explique Julien Gougelet, responsable laboratoire de l’entreprise de Vaux-en-Velin. Comme beaucoup, c’est une grande première à « En terroirs connus ». Le représentant de Prestal veut "aller chercher de la nouveauté, notamment sur la volaille, les fruits et légume". Pour lui, cette modification s’opère aussi avec "une nourriture écologique" et c’est pour cela que "deux rendez-vous ont été fixés avec des productions bio".
" 'En terroirs connus' est le meilleur moyen de faire grandir sa notoriété".
Quentin, de l'association Robin des Champs
Pour d’autres, venir à cette opération va devenir une habitude. Quentin, jeune agriculteur, était déjà la sur la première édition : "nous avons décroché des rendez-vous, mais malheureusement nous avons eu quelques soucis dans des livraisons". Agriculteur avec son père sur la commune de Genas, il a créé une association avec d’autres personnes du secteur. " Il y a 10 ans avec 5 autres exploitants, nous avons constitué l’association les Robins de Champs". Le commerce se faisait exclusivement avec la farine de blé et touchée aujourd’hui plus de 30 boulangeries de la métropole de Lyon.
Aujourd’hui, les Robins des Champs se diversifient avec "de la farine de seigle, de sarrasin ou encore avec des pois chiches". Dans cette dynamique, l’ouverture vers une autre clientèle et notamment les restaurateurs est envisagée : " 'En terroirs connus' est le meilleur moyen de faire grandir sa notoriété".
ZFE : un problème de taille pour les producteurs
L’opération a un enjeu commercial, mais correspond aussi à un moment d’échange. Pour Axelle Verniolle, conseillère en stratégie pour les producteurs du Rhône, cela permet "un accompagnement dans les circuits". Son rôle est de penser à l’avenir et notamment à la Zone à faibles émissions (ZFE) de Lyon qui interdira, dès septembre 2023, l'accès aux villes à certains véhicules. Pour l’instant : "tous les producteurs rentrent dans la ville avec leur véhicule". Quentin en est conscient : "il va falloir trouver le transport du dernier kilomètre, parce que nos véhicules seront interdits dans les prochains mois".
Pour apporter des solutions aux producteurs, Axelle Verniolle veut "mutualiser les livraisons et choisir des modes de transports adapter à la ZFE".
Pour que nos terroirs ne soient pas de simples rendez-vous en terre inconnue.