Grandes sagas d'entreprises. Numéro 1 du marché des pâtes, le fabricant Panzani – implanté à Lyon – est présent dans 85 % des cuisines françaises. Véritable success story, Lyon Capitale retrace le récit de cette entreprise entrée dans l’histoire de l’alimentaire et de la publicité.
Les pâtes Panzani sont partout : chez vous, chez nous… présentes dans 85 % des foyers français. C’est même aujourd’hui le cinquième produit préféré en France. Pénétration du marché français par une marque italienne ? Loin de là. Si l’emballage plastique – tout de rouge et de vert – laisse à croire que le leader français de la nouille provient de l’autre côté des Alpes, il n’en est rien. C’est bel et bien un produit made in France, et même mieux : c’est une marque dont le siège est lyonnais. De quoi rendre fière la capitale des Gaules alors que ce groupe aux 850 employés est le numéro un des pâtes en France.
70 % des foyers consomment des pâtes au moins une fois par semaine, ce qui revient à un total de 13 kg en moyenne par foyer chaque année.
Ami préféré des étudiants sans le sou (ou pas) et des familles nombreuses, le plat de pâtes est un incontournable des repas simples, peu onéreux et nourrissants. Les chiffres de Panzani parlent d’eux-mêmes : 70 % des foyers consomment des pâtes au moins une fois par semaine, ce qui revient à un total de 13 kg en moyenne par foyer chaque année. Mais comment Jean Panzani, cet expert-comptable né Giovanni de parents toscans, a-t-il transformé son petit atelier de pâtes fraîches confectionnées dans un grenier, en un fleuron industriel de plusieurs centaines de millions d’euros de chiffre d’affaires ? Lyon Capitale vous raconte cette histoire qui dure depuis plus d’un demi-siècle.
Les pâtes du grenier
Giovanni Panzani, le fondateur, ouvre sa première enseigne en 1941, à Niort dans les Deux-Sèvres. Né “dans une boutique de pâtes et de produits italiens” selon ses dires, il débute une fabrication de pâtes fraîches au dernier étage de la maison de ses beaux-parents. Dans son atelier rudimentaire, tout est encore très artisanal. À tel point que la légende dit qu’il faisait sécher les pâtes sur le dossier des chaises de la maison. Naturalisé français en 1925 pour devenir Jean Panzani, l’homme est entrepreneur et essaie de se développer, laissant définitivement derrière lui sa première activité d’expert-comptable.
La légende dit qu’il faisait sécher les pâtes sur le dossier des chaises de la maison.
Pour rappel, l’Italie avait mauvaise presse en France à cette époque, avec un Mussolini déjà président du Conseil des ministres. Dans les années 1940, les débuts sont donc difficiles et les rationnements quotidiens pendant la Seconde Guerre mondiale : “Je fabriquais les pâtes à la main, avec de la farine pour remplacer la semoule introuvable. Il me fallait six heures pour produire 20 kg. Puis je les livrais à bicyclette à un épicier du quartier. La première fois qu’il vit mes produits, il s’étonna : ‘Qu’est-ce que c’est que ça ?’ Deux heures après, il m’en redemandait !”, rapporte-t-on à Panzani.
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