Paul Bocuse rétrogradé à deux étoiles par le guide Michelin. Lyon en colère. La “bible” de la gastronomie qui descend le “pape” de la gastronomie, forcément ça fait jaser et les Lyonnais éructent.
Jeudi 16 janvier, 19h40. Exclu du site Atabula.fr : le restaurant Paul Bocuse perd sa troisième étoile. 19h55. Le Point relaie l'info. 20h10. À Collonges-au-Mont-d'Or et à Miami, où habite Jérôme Bocuse, c'est silence radio. On est en plein service. 20h38. Joint par Lyon Capitale, un grand chef étoilé de Lyon, sous couvert d'anonymat, confirme l'information. 20h47, par sms envoyé à Lyon Capitale, François Pipala, directeur de salle de L'Auberge du Pont-de-Collonges, entré en 1985 chez Paul Bocuse, et Meilleur ouvrier de France confirme l'information. Le plus ancien restaurant trois étoiles du monde (1965) vient donc de perdre sa troisième étoile. Deux ans quasi jour pour jour après la disparition de Paul Bocuse, considéré comme le primus inter patres erga omnes.
“Le Charlie Hebdo de la cuisine”
Dès lors, les réseaux sociaux s'enflamment. Sur la page Facebook de Lyon Capitale, les commentaires très négatifs pleuvent : "Pitoyable", "le boss est parti, donc maintenant c'est la porte ouverte au connerie (sic) du guide Michelin", "qu'il se cantonne aux pneus, ils sont bien meilleurs qu'en gastronomie", "Adieu guide Michelin", "Buzz", "rentabilité", "bien peu de respect pour qui a élevé la cuisine française à ce niveau", "le guide Michelin serait-il devenu le Charlie Hebdo de la cuisine", "publicité pour le Michelin et encore publicité quand ils retrouveront leur 3e étoile", "on allait pas lui faire un affront de son vivant", "il n'aurait jamais osé sir Mr Paul était encore vivant", "ce guide est devenu un torchon", "Le "Lyon" n'est plus là, les chacals se lâchent" , "scandaleux", "symptomatique de cette époque où on recherche en permanence le buzz, le scandale", "à vomir ce guide", "le guide sent la vinasse de jours en jours"...
“Le Guide Rouge tue père et mère”
Sur Twitter, ce matin, plus de 1 200 tweets ont déjà été postés. On parle, de "seconde mort" de Paul Bocuse, "le guide Michelin est mort, vive Bocuse !", "ils ont attendu la mort de Paul Bocuse pour avoir les couilles. Chacun en tirera les conclusions qu’il veut sur la crédibilité du bouquin", "le Michelin ne représente plus rien à part ses intérêts personnels", "Peut-être que le guide Michelin a besoin de beaucoup de pub pour pouvoir vendre des livres", Maille après maille, le détricotage méthodique de la culture et de la civilisation française. Décidément, rien ne nous sera épargné", "Le guide Michelin perd la carte ! Si leurs valeurs nouvelles sont celles de copiner en démontre leur récent partenariat avec TripAdvisor . Alors c'est la fin des institutions, des piliers, des mentors, des exemples. Le Guide rouge tue Père et Mère...", etc.
Business is business
Un Lyonnais propose même un autodafé du guide Michelin ce vendredi, à 16h00 à Bellecour. Un peu de chauvinisme. Possible. De la colère. Rouge, comme le guide. De l'incompréhension. Surtout.
La question que beaucoup se posent : quand est-ce que les inspecteurs sont-ils venus déjeuner où dîner à Collonges ? Ont-ils goûté à la nouvelle carte des trois chefs Meilleurs ouvriers de France, Christophe Muller, Gilles Reinhardt et Olivier Couvin ?
Hier, à 19h00, était envoyé un mail du Guide Michelin : "découvrez le site du Guide Michelin France !" Business is business.
Euh ... Lyon, capitales des Gaules non ?
Selon Julia Csergo, universitaire lyonnaise et spécialiste d'histoire culturelle du monde contemporain que Lyon Capitale a appelée, il s'agit d'une référence aux mots employés au Moyen-Age et à la Renaissance (Montaigne parle des "plaisirs de gueule") qui signifient "bouche", "gola", "gosier" et qui a donné "gourmandise" (pêché de gola, en latin) et par extension les "choses de la gueule" (nourriture et boissons), "être porté sur la gueule" (rechercher les plaisirs de la table), "fine gueule" (gourmet), etc. En 1883, Nizier de Puitspelu parle des "Propos de gueule lyonnais" dans ses "Oisivetés du sieur Puitspelu". Curnonsky, grand critique culinaire, parle de Paris, comme "capitale de gueule" en 1922 et de Bordeaux, en 1924, comme "pays de gueule réputé pour l'excellence de ses vins".
Ah ... du coup j'aurais mieux de fermer ma gueule alors 🙂
Les C..s "Guide Michelin" ça osent tout , on vient de le vérifier dans l'ombre "ILS" décident et bien il nous reste à boycotter ce pseudo guide.
Cette course aux étoiles est mortifère. D'ailleurs certains n'en sont pas revenus. Au suivant !
certains aussi on bâtis leur fortune grâce à une cuisine d'exception, .Le Guide étoilé ; j'ai eu l'occasion de gouter une cuisine de Relais routier où la cuisine est exceptionnelle, sans tous les flonflons .Monsieur Paul ce n'était pas que les étoiles, c'était aussi et surtout l'accueil, l’innovation , le "métier", l'art , l'amour du bien faire. un sens du commerce de la mangeaille extraordinaire de part son origine , ses fréquentation de chefs renommés dans sa jeunesse , il mériterait amplement son étoile d'Or.
Que les délateurs osent tenter de se rapprocher du maitre ; tout en sachant qu'il n'y aboutirons pas.