Rosiak attaque !

Il faut avoir envie d’aller dîner quai Jayr... Autant dire que le profil des lieux tient plus du coupe-faim que de l’amuse-gueule !

Toutefois, c’est bien au numéro 14 que vous allez vous sustenter. Le chef John Rosiak, ex-restaurant Anticipation vient de poser ses casseroles, après deux ans de pause. Pour les plus avertis, Anticipation, c’était le restaurant qui faisait l’angle de la rue Chavanne et de la rue Lanterne, dans le 1er. Idem : un endroit lugubre à souhait dont on se demandait quel type de cuisine pouvait prendre vie ici.

Quai Jayr, donc. Une fois la porte passée, une onde de chaleur vous propulse instantanément ailleurs : déco de bouchon, avec plaques d’émail de grands-mères aux boiseries, bibelots d’antan et de prometteuses odeurs. La carte parle “d’expérience”. Dont acte. Le dîner commence par un gaspacho de tomates relevé, avec un peu de pain émietté, comme en Andalousie. Plaisante mise en bouche. Viennent alors les entrées : nougat de foie gras de canard sur une assiette en gelée belle fleur et pain d’épice, et le carpaccio de canard à la tapenade d’olives noires et copeaux de parmesan.

Waouh ! Le plat est surmonté d’une construction très aérienne à base de lamelle d’aubergine séchée maintenue par deux spaghettis, le genre qui nous fait craindre le pire. C’est une exubérance de saveurs et de textures, le jeu consistant à trouver le goût de tel ou tel chutney. Il faut reconnaître que le tout se tient plutôt bien.

Salade niçoise sucrée

Pause digestive aux agrumes et champagne, libation salutaire pour attaquer la superbe caille (de Saint-André de Corcy) désossée, farcie de foie gras dans un lit d’artichaut au jus de cèpes. Ou le “galet de fera du lac juste poêlé sur un lit de marmelade de seiche, baba de grenouilles décortiquées en aigrelette à l’émulsion de pomme verte”...

Sacré programme dans l’assiette ! Ça explose littéralement en bouche, avec un petit bémol pour le baba trop imbibé et les grenouilles qui auraient mérité d’être plus chaudes. 23h00, un peu longuet quand même. Attaque du raphaelo d’azur, une construction/déconstruction de salade niçoise : soufflés glacés de haricots verts et de riz, coulis de graisse de cacao et olives vertes, confiture de laitue, basilic frit, biscuit aux tomates et poivrons et barbe à papa. Inattendu au possible, pas désagréable.

Épilogue : un aimable dîner, mi-classique mi-expérimental, d’un chef qui s’amuse vraiment, même si le trop de saveurs pêche parfois un peu.

John Rosiak Restaurant
Chef : John Rosiak
Propriétaire : John Rosiak
Addition : de 11,9 euros le plat du jour à 28 euros le menu
Petit plus : l’expérience gustative
Petit moins : le temps de service un peu longuet (en we)
14, quai Jayr. Lyon 9e.
04 78 83 46 99
www.john-rosiak.fr
Fermeture le dimanche

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