Mojgan Tashvighi propose à sa table de la rue Royale une cuisine d’épices, de Perse et de femme tout en finesse.
On entre chez Mojgan comme on entre chez une amie. Et Mojgan Tashvighi est entrée en cuisine comme d’autres entrent en religion. Autant vous dire qu’en poussant la porte de l’élégant restaurant de cette pimpante Franco-Iranienne on pénètre dans le saint des saints de la cuisine persane. Mais ici pas de mollahs, encore moins de molécules : la cuisine est sincère – “avec des os et des arêtes”, aurait dit Paul Bocuse –, réalisée avec cœur et un certain tour de main. Bref, tout sauf une cuisine à l’eau de rose. Mojgan Tashvighi a puisé ses recettes dans celles de ses grands-parents, restaurateurs à Chiraz, sa ville natale, capitale culturelle de l’Iran, de ses oncles et tantes fins cordons bleus et de sa mère passée maître dans l’art de la pâtisserie. Elle a commencé comme traiteur à domicile, a parfait ses talents de cuisinière à l’institut Paul-Bocuse et finalement ouvert sa table il y a quelques mois. Rue Royale, la rue mythique de La Mère Brazier, l’artère de la cuisine de ménage, “sans complication d’aucun genre*”. Eugénie Brazier, Mojgan Tashvighi, un siècle d’écart, même combat ? “Mojgan est une cuisinière qui a le sens de l’amitié, de la rigueur et de la générosité”, glisse Francotte Brazier, la petite-fille de la “mère” aux six étoiles.Il vous reste 59 % de l'article à lire.
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