Trois étoilés lyonnais reposent leur tablier

Nos trois "cervelles de canut", Jean-Paul Lacombe (Léon de Lyon), Alain Alexanian (L'Alexandrin) et Jean Brouilly tournent simplement la page pour se consacrer à autre chose. Rien à voir avec une quelconque révolte contre le guide Rouge, comme avait pu le faire en 2005 le très médiatique Alain Senderens, chef du Lucas Carton (Paris) en rendant ses trois étoiles. Bon vent à eux !

Jean-Paul Lacombe
Une holding de 11 millions d'euros
Après 35 ans à avoir occupé tout son temps à son gastro très bourgeois de la rue Pléney (deux étoiles), Jean-Paul Lacombe a choisi de céder son restaurant familial. De sa holding, il ne restera "plus que" 10 bistrots et un hôtel, qui emploient près de 140 personnes, et dont le chiffre d'affaires, l'année dernière, a dépassé la barre des 11 millions d'euros. "Je voulais arrêter cette pression de maison haut de gamme, ne pas faire le combat de trop, explique Jean-Paul Lacombe. Nous avons de nombreux projets et le groupe que nous avons monté, avec mon épouse, est appelé à évoluer très rapidement." C'est la fin d'une institution de Lyon, de l'un de ses plus beaux symboles culinaires, aujourd'hui "vieux" de 103 ans. Jusqu'au 31 décembre 2007, jour de son dernier service, on pourra (re)goûter l'unique cake aux oreilles de cochon, le formidable pâté de grande cuisine bourgeoise ou les bouleversantes quenelles de brochet de la Dombes "à notre façon". Les douze coups de minuit passés, le restaurant de 1 400 m2 sur deux niveaux et trois immeubles, en plein centre, sera à vendre. Les offres tombent déjà.

Alain Alexanian
L'underground lui va si bien
Dans le 3e arrondissement, à deux pas du Palais de justice, Alain Alexanian, le "cuisinier penseur", a mis fin, le 6 mars, à l'aventure de L'Alexandrin, un une-étoile aux fragrances lyonno-arméniennes. "J'ai tourné la page du XXe siècle, j'ouvre celle du XXIe, philosophe-t-il à son habitude. Je veux m'évader, apporter à la nouvelle génération une nouvelle cuisine saine, respectueuse de l'environnement et abordable." Après son Apoint Café, concept de comptoir du goût bio, équitable dans l'enceinte de l'hôpital Saint-Joseph Saint-Luc, le chef s'envole pour Paris, boulevard Sébastopol (1er), sur la rive droite, et investit la boîte jazz branchée Le Duc des Lombards. Il proposera une petite restauration sytle "finger food". Il devrait aussi très prochainement investir les sous-sols des Champs-Elysées pour lancer la "green attitude", basée sur une cuisine simple, conviviale, saine et pas chère. En attendant, Alain Alexanian pourrait être récompensé du "meilleur concept français" pour le restaurant Pier Paul Jack (Val d'Isère), dont sa société, "Alain Alexanian Consulting", s'occupe.

Jean Brouilly
Une retraite bien fleurie
Selon nos informations, Jean Brouilly, le chef étoilé de Tarare, a vendu son restaurant et part à la retraite. Le "papy" de la cuisine lyonnaise, réputé pour ses plats parsemés de fleurs, dément. Pourtant, toujours selon nos sources, c'est un restaurateur originaire de Charbonnières-les-Bains qui a racheté la belle maison bourgeoise et son parc arboré. Un "dîner d'adieu" est même organisé, dans les prochaines semaines, pour les proches et les fidèles. Pendant vingt et un ans - dont 15 de une-étoile au Guide Michelin - Jean Brouilly aura marqué la cuisine de la région, notamment en pratiquant l'un des meilleurs rapport-qualité prix de France.

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