À Lyon, 13 personnes très âgées (91,5 ans en moyenne) ont perdu la vie cet hiver dans un établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad). L’Inspection générale des affaires sociales (Igas), saisie par la ministre de la Santé, met en cause le faible taux de vaccination au sein de l’établissement.
Entre fin décembre et début janvier, la grippe a été fatale pour treize personnes âgées d’une maison de retraire lyonnaise. L’Igas, chargée d’enquêter sur cette épidémie, met en cause l’"insuffisance patente du taux" de vaccination tout en la relativisant. Elle a également formulé des recommandations afin d’éviter qu’une telle hécatombe se reproduise.
Des précautions qui ne compensent pas un taux de vaccination insuffisant
L’établissement assure avoir pris des précautions afin de limiter les risques de contamination, concernant notamment le lavage des mains et la sensibilisation du personnel aux mesures d’hygiène. Ces précautions ont été amplifiées dès le début de l’épidémie.
Fin décembre, 38% du personnel de l’établissement était vacciné. Concernant les résidents, le taux de vaccination s’élevait à 40,2% au sein de l’Ehpad, contre une moyenne de 82% dans les Ehpad de la région en 2015-2016. Cet écart révèle clairement le faible taux de vaccination au sein de l’établissement lyonnais pour l’année 2016-2017.
L’Igas a finalement émis des recommandations en incitant l’Ehpad à se doter d’une procédure et de suivis épidémiologiques précis comportant l’âge et le statut vaccinal des pensionnaires, tout en promouvant davantage la vaccination au sein de leurs établissements.
65% des personnes vaccinées touchées par la grippe
Sur les 102 pensionnaires que comptait l’Ehpad, 71 résidents ont contracté le virus. Sur les 13 personnes décédées, 6 étaient pourtant vaccinées. Un constat surprenant, auquel s’ajoute le chiffre suivant : 65% des personnes vaccinées en temps utile ont quand même été touchées par la grippe. Malgré ces observations, le rapport de l’Igas avance que "seuls l'assouplissement des mesures autour du jour de Noël et le défaut de vaccination des professionnels et des résidents peuvent être incriminés pour expliquer la difficile maîtrise de cette épidémie".