Pièce pour 5 interprètes 1h © Patrick Imbert

20 ans de danse : ces spectacles qui ont marqué les Lyonnais

En attendant de retrouver nos salles habituelles, il est temps de se remémorer des spectacles d’artistes lyonnais et internationaux qui nous ont enthousiasmés. À revoir en extraits vidéos ou en intégralité.

Roméo et Juliette
d’Angelin Preljocaj
L’histoire de Roméo et Juliette s’est transformée sous la baguette d’Angelin Preljocaj en un succès international depuis sa création en 1996. Transmise aux danseurs du Ballet de l’Opéra de Lyon qui l’ont interprétée de nombreuses fois, on a pu la voir récemment à la Maison de la danse avec le Ballet Preljocaj. Le chorégraphe a fait appel à la vision futuriste d’Enki Bilal pour les costumes et les décors qui magnifient et modernisent une danse faite de désirs, de chocs, d’étreintes et d’élans des corps. Une ode à la jeunesse et à la passion qui n’a pas pris une ride !


21

de Grupo Corpo
21 révéla Grupo Corpo, une compagnie brésilienne plébiscitée depuis plus de vingt ans par les Lyonnais. Tout d’un coup débarque une danse contemporaine avec un parfum d’exotisme et une gestuelle centrée sur le rythme d’une composition musicale basée sur des instruments faits de verre, de tuyaux PVC, de bois et d’eau et toute une combinatoire mathématique générée par le nombre 21. Vêtus de justaucorps colorés, les danseurs distillent une danse pleine de joie, faite de pulsions, de sensualité et d’ondulations qui électrisent le public.
Sur numeridanse.tv

Le Presbytère 
par le Béjart Ballet Lausanne, musique de Queen et Mozart
Ballet rock créé en 1997 par Maurice Béjart et toujours au répertoire du Béjart Ballet Lausanne, Le Presbytère est une œuvre majeure acclamée à la Maison de la danse et aux Nuits de Fourvière qui rend un hommage au danseur Jorge Donn et au chanteur Freddie Mercury, morts tous les deux du sida. Portée par l’incroyable force des vingt-deux danseurs, la chorégraphie est un hymne à la vie, à la jeunesse qui n’ignore pas la mort et la violence. Le final sur la chanson The show must go on de Queen est fascinant !

Franchir la nuit
de Rachid Ouramdane
Les chorégraphes qui traitent de sujets politiques sont rares, c’est pour cela qu’il faut voir ou revoir Franchir la nuit de Rachid Ouramdane, résultat d’un travail auprès d’enfants et adolescents migrants aux côtés de danseurs professionnels. Le chorégraphe réussit le pari de transformer la scène en une mer sombre dont les vagues éclairent les corps dans la luminosité des éclaboussures. La vidéo est superbe car elle permet au spectateur de se trouver au plus près de leurs visages, de l’eau, de ces corps en attente, dans l’incertitude mais vivants. Un des grands succès de la dernière Biennale de la danse.

Franchir la nuit - Rachid Ouramdane from CCN2 Grenoble on Vimeo.

Passants
de Yoann Bourgeois
2018, place Bellecour, à la fin du défilé de la Biennale de la danse, Yoann Bourgeois nous offrait un moment bouleversant, Passants, une variation de Fugue/Trampoline – Variation n° 4. Réalisée avec des acrobates et des amateurs, la chorégraphie se joue sur un escalier hélicoïdal qui ne cesse de tourner faisant apparaître et disparaître des individus seuls ou en groupe. Yoann Bourgeois révèle une humanité faite de personnes différentes, anonymes et qui portent en elles une histoire, un présent et sans doute l’effacement ultime. Un des plus beaux moments d’émotions programmés lors de la Biennale depuis sa création en 1984.

Allegoria Stanza
d’Abou Lagraa
C’est la pièce qui confirme le talent du chorégraphe lyonnais Abou Lagraa, alliant hip-hop et danse contemporaine sur une musique aux accents orientaux. Grâce au travail vidéo de Charles Picq, le spectateur est enveloppé, en même temps que les danseurs, dans un poème visuel et sonore posé au bord de la mer méditerranéenne, soumis aux éléments de la nature qui basculent du déchaînement à la sérénité. On retrouve toute la sensualité et la délicatesse du chorégraphe qui nous emmène dans un voyage lent et rythmé, provoquant une palette d’émotions inoubliables.
Sur numeridanse.tv

Echoa
de Thomas Guerry et Camille Rocailleux – Cie Arcosm
Pièce pour jeune public créée par la compagnie lyonnaise Arcosm, Echoa a fait le tour du monde et a séduit finalement tous les publics. Thomas Guerry est danseur et Camille Rocailleux musicien. Ils ont impulsé un souffle nouveau sur le lien danse/musique donnant au corps le pouvoir de devenir un instrument, de révéler l’extrême musicalité de la chorégraphie pour aboutir à un concert de danse. Echoa illustre le fondement de cette compagnie qui aime jouer sur scène, surprendre et donner du plaisir au spectateur.
Sur numeridanse.tv

Récital
de Mourad Merzouki
En 1998, Mourad Merzouki crée – avec Franck II Louise pour la musique – Récital, une œuvre qui permet à l’histoire du hip-hop d’amorcer un virage en bousculant les codes et en l’affichant, non plus dans la rue, mais dans les théâtres. Avec six interprètes, le chorégraphe initie un dialogue insolite entre danseurs, violon et talkbox. Le résultat aboutit à une tournée internationale à travers quarante pays qui fait connaître la compagnie Käfig dans le monde entier. En 2016, pour la Biennale de la danse, il reprend la pièce avec quarante danseurs sur scène qui représentent quatre générations de hip-hopeurs. Du grand show !
Sur Vimeo, version originale (1998) et sur YouTube, version 2016 “Récital à 40”

The Roots
de Kader Attou
Salué par une longue standing ovation lors de sa venue à Lyon, The Roots consacre tout le talent de Kader Attou, chorégraphe hip-hop originaire, comme Mourad Merzouki, de la ville de Saint-Priest. L’artiste revisite son parcours, ses rencontres avec une écriture sensible qui puise aux racines du hip-hop et qui mélange avec une grande subtilité les autres styles qu’il a pu explorer. The Roots est une explosion d’inventivité, d’émotions, de virtuosité, portée par huit danseurs d’une belle générosité et d’un niveau exceptionnel. Un régal !
Sur numeridanse.tv

The Roots © Garcia

 

• L’événement du printemps 2020 :
Palermo Palermo
de Pina Bausch
Une vidéo intégrale d’un spectacle de la chorégraphe allemande Pina Bausch disparue en 2009 est en soi un événement tant les droits de diffusion sont verrouillés. La fondation Pina Bausch vient de mettre en ligne une version restaurée de Palermo Palermo, une de ses plus belles pièces créée en 1989, année de la chute du mur de Berlin, réalisée après un séjour à Palerme. L’élément scénique fort est ce mur qui s’écroule sur scène, symbole d’une fragmentation des individus et de la société qui laisse place à la folie. Le champ est ouvert à des rapports hommes/femmes violents, excentriques et passionnés dans une succession de scènes portées avec frénésie par vingt-deux danseurs au summum de leurs talents.
Sur le site de la fondation Pina Bausch

À découvrir également, Traces 54, un projet réalisé par la vidéaste Céline Bernetière, le poète/slameur Mehdi Krüger et le chorégraphe Abdou N’gom suite à la démolition de la tour 54 en septembre 2019 à Saint-Fons. Avant et après, les trois artistes sont allés à la rencontre des habitants pour mettre en images, en mots et en danse leurs témoignages, dans le but de garder une trace de ce lieu de vie.
ciestylistik.com

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