Sarah Peillon, présidente du parti Renaissance dans le Rhône.

Présidentielle 2022 : le récap’ de la semaine à la sauce lyonnaise...

Chaque semaine, Lyon Capitale vous propose un récap’ des intentions de vote à la présidentielle en s’appuyant sur les sondages quotidiens Ifop-Fiducial pour Paris Match, LCI et Sud Radio. Sarah Peillon référente départementale LREM, en donne ce vendredi sa lecture.

2022 : les intentions de vote au 1er avril; sondage Ifop Fiducial

À une semaine de la fin de la campagne officielle et à neuf jours du premier tour, le panorama politique semble se figer. Les dynamiques se stabilisent et donnent à penser que le scénario de l’élection de 2022 ressemblera en de nombreux points à celui de 2017. Comme il y a cinq ans, Jean-Luc Mélenchon pourrait venir échouer aux portes du second tour. Dans notre sondage Ifop-Fiducial pour Sud Radio, Paris Match et LCI, le leader de la France Insoumise grappille un point cette semaine, mais reste à distance respectable de Marine Le Pen. Mais pour se donner des raisons d’y croire, il peut lorgner sur la faible certitude de vote déclarée par les électeurs potentiels d’Anne Hidalgo (50%) ou de Yannick Jadot (53%). Ces deux candidats comme Fabien Roussel sont de possibles réserves de voix pour le député des Bouches-du-Rhône.

Dans la dernière ligne droite de la campagne, Emmanuel Macron a stoppé la décrue observée la semaine dernière. Il se stabilise à 28% d’intentions de vote au premier tour et 54% deux semaines plus tard. La dynamique à la hausse de Marine Le Pen semble avoir buté sur un plafond de verre toutefois nettement plus élevé qu’en 2017. Elle est aujourd’hui créditée de 46% d’intentions de vote au second tour de l’élection présidentielle.


Sarah Peillon : “Il faut faire attention à l’excès confiance”

Sarah Peillon, référente départementale LREM dans la métropole de Lyon, redoute une démobilisation de son électorat sur fond de vacances scolaires et de victoire annoncée à l’avance d’Emmanuel Macron

Cette semaine, les dynamiques des uns et des autres semblent se figer. Étiez-vous inquiète de voir Emmanuel Macron sur une tendance à la baisse la semaine dernière ?
Son évolution, c’est un grand classique de la vie politique. Il monte quand il se déclare candidat puis il traverse un trou d’air. Des gens qui ne sont pas d’accord avec le programme ont pu changer d’avis. Avec le grand meeting de ce samedi, il peut rallier des électeurs derrière sa dynamique. D’une manière générale, il n’y a plus beaucoup d’évolutions. Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen ont un peu bougé ces dernières semaines. Cette dernière a profité de la redescende d’Eric Zemmour. Jean-Luc Mélenchon n’est pas très loin d’elle et le second tour n’est peut-être pas encore figé.

Craignez-vous comme certains au sein de LREM que l’abstention vous soit défavorable ?
Même sur ce scrutin roi des records d’abstention pourraient être battus. On peut y voir un vote protestataire ou le fait qu’une partie de la population ne croit plus du tout en la politique. Les révoltés comme les Gilets jaunes ne se déplacent plus pour certains. Ils ne votent pas tous pour les extrêmes. L’abstention n’est plus un accident de parcours, mais une tendance lourde. Nous vivons aussi une drôle de campagne après deux ans stop-and-go. Les gens ont autre chose en tête. Ils sont perdus. Je pense donc que la dernière semaine sera encore plus décisive que d’habitude. Beaucoup de gens ne se sont pas encore décidés. Aux élections régionales, nous avions souffert de l’abstention. Avec ce second tour pendant les vacances scolaires nous constatons une explosion du nombre de procurations. Mais tous ne feront pas cette démarche et on peut effectivement s’inquiéter. J’ai peur du côté “en tête dans les sondages” qui peut laisser penser à certains que l’élection est faite. Je suis entrée en politique au lendemain du 21 avril 2002. Je sais que, jusqu’au dernier bulletin dépouillé, rien n’est joué. Être favori du premier tour ne veut pas dire que vous serez automatiquement en tête. Il faut faire attention à l’excès confiance de notre électorat.

Comment expliquez-vous le fait que Marine Le Pen progresse de dix points au second tour par rapport à 2017 ? Faut-il y voir un rejet assez profond d’Emmanuel Macron et de sa politique ?
Je ferai l’analyse inverse. Pour un sortant, il est assez haut. Je rappelle que François Hollande n’avait pas pu se représenter et qu’en 2012, Nicolas Sarkozy avait été battu. Sa gestion des crises sanitaires et ukrainiennes est saluée par les gens que je peux rencontrer sur le marché. Mon sujet n’est pas tant le score d’Emmanuel Macron que celui de Marine Le Pen. Par rapport à 2017, elle bénéficie, avec Eric Zemmour de réserves de voix qu’elle n’avait pas. Il a accéléré sa dédiabolisation. Aujourd’hui, elle est moins infréquentable et des digues mentales ont sauté.

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