Cédric Maurice qui dirige la société Azimuts Sécurité dénonce le monopole de Sécuritas au sein de l'aéroport Saint-Exupéry.
Lyon Capitale : Depuis de nombreuses années, la sécurité de l'aéroport est confiée à une seule et unique entreprise...
Cédric Maurice : Oui et je m'étonne ainsi que d'autres entreprises de sécurité que la société Sécuritas aient l'exclusivité de la sûreté de l'aéroport Lyon Saint-Exupéry. C'est d'une part un marché qui représente plusieurs milliers d'euros (Ndlr : Selon nos informations, plus de 14 millions d'euros par an) et d'autre part c'est problèmatique car comme on a pu le voir durant la grève (*), si deux sociétés de surêté avaient été présentes, il n'y aurait pas eu de souci. Il faut savoir que le code de l'aviation civile préconise pour chaque aéroport deux entreprises de sûreté différentes, dont une pour les points d'inspection filtrage des passagers, et une pour le contrôle des bagages de soutes.
Dans l'avenir, pensez-vous que les choses peuvent évoluer ?
L'aéroport est devenu une véritable entreprise privée à part entière. Les modes de gestion changent petit à petit. Je crois qu'aujourd'hui le principal message qu'il faut faire passer, c'est que pour la sûreté de l'aéroport et le confort des passagers, il faut impérativement qu'il y ait au minimum deux sociétés de sécurité différentes. On n'arrête pas de crier sur tous les toits que les entreprises françaises doivent se développer et être compétitives et, en même temps, on préfère donner tous les marchés de l'aéroport Saint-Exupéry à une entreprise suédoise. Je trouve cela dommage voire étonnant.
Mais ce n'est pas illégal puisque Sécuritas a remporté un marché d'offre !
Oui, effectivement ce n'est pas illégal. Mais la CCI (Chambre de commerce et d'industrie) qui gérait à l'époque l'aéroport n'avait pas pris les bonnes précautions. Ils auraient dû s'entourer de différents prestataires de service car, au final, c'est tout le monde qui paye les pots cassés.
(*) La semaine dernière, les agents de la société Sécuritas se sont mis cinq jours en grève.
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