Avant d’être réorientée rue du Griffon, la queue s’étalait jusqu’à la place Tolozan © Guillaume Lamy

4h de queue pour un dépistage Covid, la galère des tests à Lyon

Sous le soleil, plusieurs centaines de Lyonnais se sont présentés devant le centre de dépistage provisoire installé place Louis-Pradel (Lyon 1er), ce vendredi. Une obligation pour la très grande majorité d'entre eux, faute de trouver rapidement une place dans les laboratoires du département.

Depuis le 31 août, la métropole de Lyon en lien avec l'ARS (Agence régionale de santé) et l'appui des HCL (hôpitaux civils de Lyon) a lancé une campagne de dépistages gratuits du Covid-19 dans les stations de métro et de tram. Dès ce vendredi matin, une longue file d'attente s'est créée place Louis-Pradel (Lyon 1er), le long de la petite cascade d'eau remontant vers les quais. Devant le dispensaire installé au pied du bâtiment administratif de l'Hôtel de ville, pas loin de 500 personnes sont venues se faire tester. Un afflux qui a contraint les forces de l'ordre à demander à une bonne partie d'entre eux de rebrousser chemin et à réorienter la file d'attente vers la rue du Griffon, à 200 mètres de là.

Mais que diable allaient-ils faire dans cette galère ?

Pour ceux qui ont pu rester, une longue attente de 4 heures a débuté. Pas de quoi décourager grand monde, la présence des candidats aux tests étant plus contrainte que choisie. “J'ai côtoyé une personne testée positive et mon employeur m'a dit que je ne pourrais pas travailler tant que je ne me serais pas fait tester”, explique en fin de queue un quadragénaire, lunettes de vue posées au-dessus du masque. Comme lui, beaucoup se sont déplacés pour répondre à une demande spécifique de leur travail, même si aucun texte ne permet à un employeur d'imposer un test de dépistage à l'un de ses salariés. Certains étudiants ou élèves sont dans le même cas. “Que ce soit pour mon travail ou pour l'école, je vais me faire tester par précaution parce que pendant l'été j'ai été en contact avec plein de gens”, relate une jeune femme. Une seule admet être venue par simple curiosité. “J'ai commencé à travailler la semaine passée. J’entends de plus en plus de gens qui l’ont donc je me suis dit : pourquoi pas ? Et comme je vais devoir rentrer chez mes parents qui s’occupent de mes grands-parents, je voulais savoir si j’étais positive.”

Des laboratoires surchargés

Nombreux sont ceux qui ont été en “contact” avec une personne malade, que ce soit dans leur famille, parmis leurs amis, au travail, ou à la salle de sports. “J'ai participé à un mariage qui a été qualifié de cluster. Plusieurs personnes présentes ce week-end là ont depuis été déclarées positives au Covid-19”, se désole un trentenaire dans la file d'attente, assis contre un mur, à l'ombre. Le plus beau jour d'une vie, qui l'a finalement conduit rue du Griffon.

Si les pouvoirs publics invitent désormais les Français à se faire tester à la moindre suspicion, la réalité est encore loin de cette incantation. La quasi-totalité des personnes interrogées devant l'Hôtel de ville sont venues plus contraintes que forcées. Pas une place en laboratoire avant mercredi pour les personnes symptomatiques. “Je ne me sentais pas bien, on a contacté l'hôpital qui nous a orientés vers un laboratoire. Là-bas, on nous a dit qu'on ne pouvait pas se faire tester avant mercredi. Le problème, c'est que l'on ressent tous les deux les symptômes et qu'on ne peut pas attendre”, explique un couple avant de se faire passer devant par une personne “pressée”. Pour les asymptomatiques, il faut compter dix jours. “Quand mon patron m'a dit : “il me faut un test négatif sinon tu ne reviens pas”, je ne pouvais pas prendre 10 jours de congé en attendant le résultat. Donc je suis venu ici parce qu'il n'y avait rien d'autre”, explique l'homme aux lunettes. Il leur faudra désormais entre 10 et 48 heures pour recevoir le résultat.

La campagne de tests dans les stations de tramway et métro va se poursuivre à Lyon jusqu'au 15 septembre. Une expérimentation qui pourrait être prolongée si elle était considérée comme “efficace” par les pouvoirs publics. La demande semble en tout cas extrêmement forte.

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