50 000 personnes vivent grâce au nucléaire dans le sud de Rhône-Alpes

À l'heure des remises en cause du modèle nucléaire français, des statistiques montrent le poids économique considérable des centrales sur l'économie locale. Selon l'Insee, 50 000 personnes profiteraient des retombées du nucléaire, dans la zone du Tricastin (Drôme) et de Marcoule (Gard). Détails.

À défaut d’être un poumon vert, la filière nucléaire est un poumon économique important pour le sud de Rhône-Alpes et une partie du département du Gard. Selon une analyse de l’Insee, les sites du Tricastin (Drôme) et de Marcoule (Gard), constituent une zone de dynamisme économique importante qui s'étale sur plus de 200 communes, en Ardèche, Drôme, Gard et Vaucluse. En plus des retombées directes des emplois du nucléaire, c'est tout le secteur local environnant qui profite des retombées de cette activité, soit 19 000 emplois.

L'insee a recensé 8200 salariés d'EDF, d'Areva et du CEA dans les deux sites du Tricastin et de Marcoule. En y ajoutant les fournisseurs, les sous-traitants et les commerces qui fonctionnent grâce à eux, le nucléaire ferait vivre près de 50 000 personnes dans ce bassin.

Un ratio important d’emplois indirects

L'implantation du nucléaire dans la région a créé tout un tissu économique de plus de 700 entreprises de sous-traitance, en réparation, maintenance d'équipements, travaux de construction spécialisés, ingénierie... Au total, ces emplois indirects représentent 5000 salariés, soit plus de la moitié des emplois directs. A titre de comparaison, cette part est plus élevée que dans la plupart des bassins d'activité, à la même période. C'est le cas, par exemple, de la filière de l'énergie en Nord Franche-Comté, de la construction automobile par PSA à Sochaux et Mulhouse, ou encore l'appareil universitaire Orléans-Tours. Seule l'aéronautique en Midi-Pyrénées a un impact supérieur sur l'économie locale autour de 70%.

Au revoir les jeunes, bonjour les Parisiens

Tout le territoire profite donc des retombées du dynamisme de l'activité nucléaire. Pour près de 200 communes aux environs, l'emploi généré par les sites nucléaires pèse plus de 2% de l'emploi total. Ce taux décolle totalement dans les villes les plus proches du Tricastin et de Marcoule. Une poignée d'entre elles voient plus d'un actif sur cinq liés au nucléaire. Le record revient à Saint-Paul-Trois-Chateaux, où la part de la population concernée atteint 35%.

Pourtant, les centrales ne semblent pas une solution au chômage des jeunes. Les 15-24 ans quittent davantage ce territoire qu’ils ne s’y installent. Le pôle universitaire de Montpellier, très attractif, aspire beaucoup d'étudiants. Parallèlement, l'offre de travail locale amène des cadres de l'extérieur, majoritairement de la région Ile-de-France. Le dynamisme attire les populations. Depuis 1962, la population a augmenté de 58 % en Ardèche, Drôme, Gard et Vaucluse. Et elle s'est accrue de 84% dans la zone des sites nucléaires.

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