Tôt ce matin, 500 gens du voyage ont été expulsés d’un terrain à proximité de l’aéroport de Bron par les forces de l’ordre.
Les familles de gens du voyage seraient arrivées le 6 mai sur un terrain inoccupé jouxtant l’aéroport de Bron, dans le cadre de leur pèlerinage annuel aux Saintes-Maries-de-la-Mer, et avaient promis de repartir le dimanche 21. Une première plainte du directeur général de l’aéroport de Bron a été déposée trois jours plus tard, suivie d’une procédure de mise en demeure et d’évacuation forcée. Un arrêté aussitôt contesté par les gens du voyage, mais confirmé par le tribunal administratif. Les familles ont été évacuées ce jeudi matin par les CRS déployés par la préfecture.
La Mrap (Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples) dénonce cette procédure et “la métropole qui ne respecte pas ses engagements sur le nombre d’aires d’accueil”. De son côté, la préfecture assure que “le terrain en question n’était pas fait pour attirer les gens du voyage” et que ces derniers “auraient effectué des branchements illégaux”. La procédure pour s’installer sur un terrain adapté doit systématiquement être négociée entre la préfecture et l’ARTAG (Association Régionale des Tsiganes et de leurs Amis Gadgé), le médiateur des gens du voyage.
Selon un rapport de 2014, il existerait 494 emplacements opérationnels sur l’ensemble du Rhône. Un chiffre insuffisant par rapport à l’afflux annuel de gens du voyage au moment de leur pèlerinage : plus de 10 000 pèlerins se réunissent les 24 et 25 mai dans les Bouches-du-Rhône. Mais certains des centres seraient fermés par les collectivités locales pour éviter un voisinage peu désiré : “Nous pouvons forcer les collectivités à construire des aires d’accueils, mais pas forcément à les ouvrir”, regrette-t-on à la préfecture du Rhône.