Sept semaines après le début de la grève lancée par les agents de nettoyage de la société Arc-en-Ciel, les déchets et la poussière s'amoncellent dans la gare routière de Perrache à Lyon.
Canettes, mégots, poussière, plastiques, nourriture, mouchoirs... Au bout de sept semaines de grève des agents de nettoyage, la gare routière de Perrache à Lyon fait peine à voir. Les déchets s'accumulent aux quatre coins de la gare, sous les yeux des grévistes. Depuis le 10 octobre et le début de leur manifestation, les échanges sont au point mort entre les agents de nettoyage et la Métropole de Lyon.
Pour mémoire, la Métropole de Lyon fait appel à la société Arc-en-ciel pour assurer le nettoyage de la gare routière de Perrache. Mais le lancement d'un nouvel appel à projets a suscité des remous du côté des 22 salariés. La collectivité a en effet décidé de faire appel à des entreprises de l'insertion sociale pour réaliser le nettoyage de la gare à partir de janvier prochain. Mais la société Arc-en-ciel indique qu'aucune piste ne peut être proposée aux 22 salariés concernés. Le service de nettoyage n'est donc que partiellement effectué. Les sanitaires sont nettoyés deux fois par jour et tous les sacs poubelles sont changés le soir. "S'il y a autant de déchets, c'est parce que les gens sont sales et jettent tout par terre", explique un salarié d'Arc-en-ciel.
"On demande du travail"
Au beau milieu de la gare routière, les grévistes ont établi leur camp. Banderoles, chaises et tracts sont désormais le quotidien des 22 salariés. Tewfik travaille habituellement de nuit entre 22 heures et 5 heures. Employé depuis plus de sept ans, il est l'un des derniers à avoir rejoint l'entreprise. Pendant que la majorité des salariés s'est déplacée au bâtiment de la Métropole de Lyon à l'occasion d'un conseil métropolitain lundi 21 novembre, Tewfik est resté sur place pour tenir le piquet de grève. "Là ils sont partis pour taper du poing sur la table et pour se faire entendre, on veut des solutions", énonce-t-il.
Pas payés ce mois de novembre, les grévistes continuent quand même d'aller sur leur lieu de travail pour protester contre leur licenciement prévu au 31 décembre 2022. "Tant qu'on ne nous trouve pas de travail, on fera grève jusqu'à la fin", assure le sexagénaire. Avant d'ajouter : "nous ce qu'on demande c'est un travail. On ne réclame ni treizième mois ni augmentation de salaire, et on veut encore moins être au chômage. Le Grand Lyon ne veut pas nous reprendre et ne nous propose aucune solution". À seulement un an de la retraite, Tewfik ne souhaite pas être au chômage, mais veut absolument travailler.
Les salariés attendent également des élus de la Ville de Lyon que la situation change : "Personne n'agit, pas même le maire de Lyon qui n'est jamais venu nous voir", déplore le gréviste.
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En effet, l'espace ferroviaire est plus que sale ! Sté Arc-en-ciel un nom prédestiné !