Michel Delpuech, préfet du Rhône et de région, est l’invité de L’Autre Direct. Il explique les mesures prises suite aux attentats terroristes de Paris et évoque le cas du 8 Décembre à Lyon.
Michel Delpuech, préfet du Rhône, explique les mesures liées à l'état d'urgence décrété en France suite aux attentats du 13 novembre à Paris. "Les pouvoirs de l'autorité administrative sont renforcés pour contrôler les rassemblements ou les interdire. Il y a les assignations à résidence, les perquisitions administratives sur la base de renseignements des services."
Des opérations de ce type ont été menées lundi et mardi dans l'agglomération lyonnaise. Le préfet en fait le bilan : "Nos cibles sont en lien avec la menace qui pèse sur nous. Nous savons qu'il y a une porosité entre le milieu du banditisme et les actions de type terroriste (...) Les individus suivis dans le cadre de la lutte contre la radicalisation pourront aussi faire l'objet de ces mesures." Le préfet souligne que, dans la nuit de lundi à mardi, quatre perquisitions ont eu lieu, qui ont débouché sur deux assignations à résidence et des interpellations.
“La réponse suprême au terrorisme : que la vie continue, matchs, spectacles, fêtes”
Michel Delpuech rappelle aussi que la "réponse suprême au terrorisme c'est que la vie continue, que notre pays exprime son amour de la vie, que les rassemblements, les matchs de football, les spectacles se tiennent".
Sur le 8 Décembre, alors que le premier adjoint au maire de Lyon, Georges Képénékian, a admis que l'événement pourrait ne pas se tenir, le préfet se montre moins catégorique : "Il y a des risques qui s'attachent aux rassemblements de foule, il ne faut pas traîner pour décider, mais il faut le faire avec sang-froid. Peser le pour et le contre et peut-être trouver des adaptations à cette fête. La durée, certains rendez-vous peuvent être réaménagés. La France ne peut pas s'arrêter de fonctionner".
Le préfet de région développe aussi les moyens supplémentaires mis en œuvre sur le territoire et le degré d'alerte en Rhône-Alpes : "La menace vise notre pays entier. Les terroristes cherchent des cibles emblématiques, des lieux fréquentés. Nous savons que sur le territoire lyonnais au sens large, depuis de nombreuses années, des groupes souterrains sont à l'œuvre. Nous avons 220/250 personnes que nous suivons, avec des degrés de dangerosité très variés, que l'on peut difficilement établir avec certitude à l'avance."
Tant que les politiques, les médias et l'opinion public n'admettront pas clairement que ces attentats sont le fait français tuant des français, on avancera pas dans la prévention du terrorisme.
Si la tension ne retombe pas d'ici quelques semaines, c'est la bousculade qu'il faut craindre, plutôt qu'un attentat! Le bilan de la bousculade à la Mecque le mois dernier dépasse les 2230 morts (et ce chiffre ne comptabilise que les étrangers...). Alors quelques pétards jetés ici et là (ou une simple porte qui claque...) pourraient faire bien des dégâts dans une foule dense et encore électrisée...