Mémorial de la Shoah inauguré le 26 janvier 2025 sur la place Carnot @CM

80 ans de la Libération : la Ville de Lyon inaugure le mémorial de la Shoah 

En présence de nombreux élus, la Ville des Lyon a inauguré ce dimanche 26 janvier le mémorial de la Shoah sur la place Carnot (2e arr.) lors de la commémoration de la libération des camps d’Auschwitz et de Haute-Silésie. 

Des notes de violon, puis dix minutes suspendues dans le temps. Ce dimanche 26 janvier, à l’occasion de la cérémonie de commémoration de la libération des camps d’Auschwitz-Birkeneau et de Haute-Silésie, la Ville de Lyon a inauguré avec beaucoup d’émotion son mémorial de la Shoah sur la Place Carnot (2e arr.) 

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"Cet espace ne pouvait être ailleurs qu’au pied de la gare de Perrache" 

La cérémonie a débuté peu après 10 heures avec les remerciements de Jean-Olivier Viout, président de l’association du Mémorial de la Shoah et magistrat français ayant occupé le siège de l’accusation aux côtés de Pierre Truche lors du procès de Klaus Barbie en 1987.  "Un tel mémorial se devait d’être le fruit d’une initiative citoyenne, et non institutionnelle. Il devait être porté par les Lyonnais eux-mêmes, et non par la collectivité publique", a-t-il déclaré. Plus de 180 personnes ont ainsi contribué au financement du mémorial qui aura nécessité près de 600 000 euros, a précisé le magistrat. Et d’ajouter : "Que chacun et chacune de ces mécènes soient assurés de notre profonde gratitude." 

Ces "Rails de la mémoire", dévoilés devant une place Carnot noire de monde, sont hautement symboliques. L’œuvre est en effet composée d’un empilement de 1 173 rails fournis par la SNCF, en écho aux 1 173 km de voies ferrées reliant la Gare de Lyon Perrache au camp de concentration d’Auschwitz-Birkeneau. "Cet espace ne pouvait être ailleurs qu’ici, au pied de la gare de Perrache, d’où sont partis ces convois ferroviaires, entassant dans des wagons de troisième classe et aux fenêtres bardées de barbelés, les milliers d’êtres dont ce fût le dernier voyage", a ajouté avec force Jean-Olivier Viout. 

Réalisée par le Blaising Borchardt Studio, après un appel à projets lancé en 2023, l’œuvre joue d’abord sur l’émotion. "On peut dire, analyser et expliquer, mais à un moment, il faut aussi que le sentiment de l’horreur et de l’irréversible, irréparable, de toutes ces vies arrachées au présent, à l’amour, à leurs familles, à leur avenir, passe par le ressenti", a souligné le maire de Lyon, Grégory Doucet. Ainsi, les mots "En mémoire des six millions de Juifs victimes de la Shoah dont un million et demi d’enfants (1941-1945) 6 100 venaient de notre région" sont inscrits sur la structure haute de trois mètres. "C’est toute sa force et sa puissance terrestre", a-t-il encore ajouté. 

Devoir de mémoire et promesse pour l’avenir 

"Si Lyon se veut une capitale de la mémoire (…), elle fût également pour notre plus grande affliction, l’épicentre du négationnisme", a rappelé l’édile. "Avec ce monument, il ne sera pas possible de douter. Nous disons : oui, la Shoah et les chambres à gaz ont existé. Cela a constitué le pire de ce que des hommes ont fait. Oui, nous devons inlassablement lutter contre les résurgences de la haine, contre l’antisémitisme et toutes les formes de racisme. L’antisémitisme est un poison pernicieux qui doit être combattu avec force, partout et à tout instant. Nous ne céderons rien", a enfin conclu Grégory Doucet. 

Denis Mistral, Bruno Bernard, Fabienne Buccio, Nathalie Delattre, François-Noël Buffet, Grégory Doucet et Fabrice Pannekoucke à l'inauguration du mémorial de la Shoah @CM

Un sentiment partagé par Bruno Bernard, président écologiste de la Métropole de Lyon, ou encore Fabrice Pannekoucke, président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, qui tour à tour, ont souligné l’importance du devoir de mémoire. "Nous avons une responsabilité collective dans le "plus jamais ça". Nous sommes dans un moment où, ensemble, nous devons accepter d’être témoin, passeur et veilleur", a assuré Fabrice Pannekoucke. 

D’autres moments forts ont ponctué cette matinée, notamment les chants de la chorale du collège Verrazane (9e arr.) et la dépose de bougies par des enfants devant le mémorial. "Je ne baisserai pas les bras, je crierai les vérités qui ne sont pas politiquement correctes, mais il en est d’autres qu’il faut répéter sans cesse. La première d’entre elles est que le peuple français n’est pas antisémite. Ce monument que nous venons d’inaugurer le prouve avec éclat. La seconde des vérités est que seule l’éducation pourra changer les mentalités. Il ne faut rien accepter qui soit contraire à nos valeurs dès le plus jeune âge", a enfin déclaré Jean-Claude Nerson, Président de l’Amicale des Anciens déportés d’Auschwitz-Birkenau et des Camps de Haute-Silésie Auvergne-Rhône-Alpes. 

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