Affaire Rhônexpress : descente de police à la CCI et à l’aéroport

L’affaire Rhônexpress revient sur le devant de la scène judiciaire et médiatique. Pour rappel, cette affaire à tiroirs, révélée par Lyon Capitale, impliquait à la fois Michel Mercier, le président du Conseil Général du Rhône, et Guy Mathiolon, l’ancien président de la CCI de Lyon.

Le premier était soupçonné d’avoir favorisé Vinci dans l’obtention du marché de construction du tram-train afin de faire financer la campagne présidentielle de François Bayrou dont il était trésorier. Ces accusations ont été portées par Yann Gaillard, un intermédiaire sulfureux qui dit avoir été mandaté par Guy Mathiolon pour faire modifier le tracé de Rhônexpress.

Escroquerie

Si le volet politique concernant Michel Mercier a été classé sans suite en novembre 2010 - au moment même où Michel Mercier accédait au poste de ministre de la justice - le volet touchant Guy Mathiolon a fait l’objet d’une information judiciaire. En novembre 2010, le parquet financier de Lyon a ouvert une information judiciaire pour escroquerie afin de comprendre le rôle de lobbyiste exercé par Yann Gaillard. Rôle pour lequel il a adressé une facture de plus de 300 000 euros à la CCI de Lyon avec les coordonnées bancaires d’un compte de la Bangkok Bank.

Guy Mathiolon a toujours nié avoir donné mandat à M. Gaillard qui ne dispose d’ailleurs d’aucun statut officiel justifiant son travail au nom de la CCI de Lyon. Ce volet de Gaillard-Mathiolon de l’affaire Rhônexpress a émergé pendant les investigations judiciaires qui touchaient le Conseil Général et son président. C’est en effet, Pierre Jamet, l’ancien directeur de cabinet de Michel Mercier qui a alerté le procureur de la République sur les intentions de présumées de Gaillard et Mathiolon.

Foncier

La justice soupçonne en effet Guy Mathiolon d’avoir voulu préserver des intérêts fonciers dans l’est lyonnais. Intérêts qui auraient été mis en danger par le tracé de Rhônexpress. Cependant, les investigations policières ne seraient jamais parvenues à étayer ce point et Guy Mathiolon n’a, pour l’heure, jamais été entendu dans le cadre de l’affaire Rhônexpress.

Hier, les enquêteurs de la brigade financière de Lyon ont perquisitionnés dans les bureaux de l’aéroport ainsi que dans ceux de la CCI selon une information fournie par les services de police judiciaire au Progrès. Deux cadres de la CCI de Lyon auraient également été interrogés d’après nos informations dont Nicolas Millet, le directeur de la stratégie territoriale au sein de la CCI de Lyon, qui avait rencontré Yann Gaillard quand ce dernier sollicitait la CCI de Lyon.

Néanmoins, M. Millet avait déjà été entendu par le capitaine de police en charge de l’enquête sur Rhônexpress. Dans l’entourage de Guy Mathiolon est surpris par les évènements de ces dernières heures et l’accélération du dossier Rhônexpress. En effet, ces perquisitions interviennent à quelques jours seulement du délibéré du jugement pour détournement de fonds publics qui vise Guy Mathiolon dans l’affaire des rapports présumés fictifs commandés à Christian Barthélémy pour un peu plus de 45 000 euros. Ce délibéré est attendu le 23 juin. Pour rappel, l’affaire Rhônexpress est ouvert par la justice depuis janvier 2009.

Lire aussi: La CCI et le Conseil Général dans le viseur de la justice

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