En cette rentrée 2015, la question des effectifs au sein des écoles publiques semble une nouvelle fois d’actualité. Bron et sa maire Annie Guillemot doivent aujourd’hui répondre aux interrogations de parents d’élèves qui l’accusent de refuser l’ouverture d’une classe à l’école Jean-Jaurès, ouverture pourtant accordée par l’Éducation nationale.
À Bron, dans le quartier de l’école Jean-Jaurès, les immeubles sortent de terre un peu partout. Problème, la ville ne semble pas avoir anticipé l’implantation de nouvelles écoles aux alentours pour répondre aux besoins des nouveaux arrivants. Les parents sont inquiets.
Initialement, depuis le mois de juin, l’ouverture de deux nouvelles classes en élémentaire était prévue. Mais c’était sans compter sur les effectifs de l’école maternelle qui, eux aussi, explosent. La seconde classe élémentaire a donc été sacrifiée d’urgence au profit des plus jeunes pour cette rentrée 2015 par l’inspecteur de l’Éducation nationale, en accord avec la directrice du groupe scolaire Jean-Jaurès. Suite à cette décision, l’équipe pédagogique, soutenue par l’Éducation nationale, propose à la mairie de Bron de maintenir l’ouverture d’une seconde classe en élémentaire en supprimant temporairement la bibliothèque scolaire “qui fut un temps elle-même une salle de classe, tout comme le local du club de foot de l’école”, souligne un parent d’élève.
Une proposition déclinée par la mairie
Cette suggestion ne trouve visiblement pas grâce aux yeux de la maire PS, Annie Guillemot, qui n’a pas permis à ce projet de voir le jour. C’est pourquoi les parents d’élèves de l’école Jean-Jaurès ont mis en ligne une pétition demandant à la sénatrice-maire de s’expliquer sur les raisons de cette décision municipale. Cette pétition compte à ce jour 200 signatures. “Tout ce qu’il a été dit au corps enseignant et aux parents d’élèves, c’est qu’il n’y avait pas assez de place dans l’établissement pour l’ouverture d’une nouvelle classe. Aujourd’hui, nous sommes contraints d’exiger à la mairie que plus aucun enfant ne soit inscrit au groupe scolaire Jean-Jaurès durant cette année 2015-2016”, expose le groupe des parents d’élèves de l’école.
Face à ces contestations, la mairie de Bron a finalement précisé aux intéressés qu’un manque de trois élèves a empêché la création de cette classe. Les seuils étant fixés par l’Éducation nationale. Un vulgaire souci de communication serait donc à l’origine du malentendu. Une rencontre entre la municipalité et le collectif des parents d’élèves se déroulera ce mercredi 9 septembre, “en espérant que celle-ci réponde à nos attentes et inquiétudes”, indique un peu lassée Mme Bouthéon, présidente des parents d’élèves élus de l’école Jean-Jaurès.
À Villeurbanne aussi les écoles débordent
Surcharge des écoles et manque de réaction de la ville, une situation non sans rappeler celle que connaît en ce moment Villeurbanne, où les écoles débordent.
“En 2008 déjà, le maire, Jean-Paul Bret, promettait la construction de trois nouvelles écoles. Promesse renouvelée en 2014, qui ne sera pas tenue avant 2019 avec l’école dans la ZAC Gratte-Ciel…”, dénonçait cet été Olivier Glück (EELV-FdG) dans une tribune du magazine municipal Viva. La solution trouvée à cette impasse ? L’implantation de préfabriqués au sein de la cour du collège des Gratte-Ciel/Môrice-Leroux. Une situation qui s’annonce d’ores et déjà compliquée, aussi bien pour les élèves que pour leurs parents, qui avaient par ailleurs manifesté leur colère contre cette réforme devant la mairie le 2 juillet dernier.
La Ville affirme être actuellement à la recherche de terrains d'implantation afin de trouver une alternative et de répondre à la crainte des parents pour les prochaines rentrées scolaires… “Sur ce mandat, ce sont 60 classes qui devraient être construites”, avancent les services de la ville. Le seront-elles à temps pour épargner aux écoliers les contraintes des préfabriqués lors des futures rentrées ?