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CLASSES : “il n’y a pas de classe ethnique à Bron”

L’association lyonnaise CLASSES est revenue sur les affirmations du Mrap de Villeurbanne, estimant qu’il n’y avait pas de “classe ethnique” à Bron. CLASSES déclare qu’il faut bien “prendre acte des avancées quand il y en a”, même si “tout ne va pas aussi vite” que le souhaiterait l’association.

L'association lyonnaise CLASSES, qui permet le transport d'enfants de familles en difficulté jusqu'aux écoles, souhaite requalifier une appellation qu'elle juge "inappropriée". Le 1er décembre, la section du Mrap de Villeurbanne avait en effet dénoncé l'existence d'une "classe ethnique" à Bron, après qu'une classe accueillant uniquement des enfants roms avait été mise en place par la mairie. Pour le Mrap de Villeurbanne, "la création de cette classe ethnique a pour unique objectif d’éviter tout contact entre les enfants roms et les autres enfants". L'association avait par ailleurs déclaré saisir le Défenseur des droits, ainsi que la Commission européenne, "afin de faire cesser cette ségrégation ethnique supplémentaire imposée à des enfants".

“Il n’est pas juste de contester cette classe”

Contactée par nos soins, Blandine, militante du Collectif lyonnais pour l'accès à la scolarisation et le soutien aux enfants des squats, réfute cette appellation de "classe ethnique" et estime qu'il n'est "pas juste de contester cette classe alors qu'elle vient répondre aux besoins spécifiques des enfants". "On n'a pas relevé des enfants roms pour les mettre dans une classe", précise la militante, qui s'investit auprès de ces enfants depuis l'arrivée des Roms à Bron, en août 2014.

“Intégrer rapidement les enfants dans le cursus normal”

Le collectif CLASSES s'est battu à la rentrée 2014 pour que ces enfants soient scolarisés, envoyant des courriers au maire et à la DSDEN (ex-inspection académique). "L'école était assez proche du lieu où résident les enfants, mais elle était pleine, seul un local était disponible", affirme Blandine. "Une solution a été trouvée, puisqu'un enseignant spécialisé pour les classes avec des enfants ayant une origine étrangère a été dépêché par l'Education nationale, ce qui semble être adapté", ajoute la militante.

"Pour nous, c'est quelque chose de positif. L'objectif est d'offrir aux enfants un moyen de rattraper le niveau, afin qu'ils puissent intégrer le plus rapidement les autres classes, selon leur âge", estime Blandine. "Les enfants roms partagent d'ailleurs avec les autres enfants les activités extra-scolaires comme le sport ou les activités culturelles, et les choses se passent très bien", affirme-t-elle.

“Tout ne va pas aussi vite que nous le souhaiterions”

Pour autant, l'association est consciente que les problèmes ne sont pas tous résolus. "La scolarisation ne peut pas être efficiente tant que les enfants vivent dans un habitat précaire. Ils sont trop préoccupés par l'urgence du quotidien", déclare Blandine.

Se pose également le problème de la cantine : pour le moment, les enfants scolarisés en primaire ne sont pas admis pour manger le midi au sein de l'établissement. "Nous nous battons pour faire évoluer les choses, et nous avons rendez-vous vendredi avec la mairie", indique la militante. "Des associations se sont déjà proposées pour financer les repas des enfants, qui sont obligés de rester chez eux l'après-midi à cause de ce refus", assure Blandine.

CLASSES se bat également pour que les enfants roms en bas âge puissent être scolarisés à l'école maternelle, option que rejette pour le moment la mairie de Bron. "Ce n'est pas obligatoire de scolariser les enfants de moins de 6 ans, mais, comme les autres enfants de Bron de moins de 6 ans sont accueillis à l’école, nous considérons qu’il s’agit de discrimination", affirme l'association. "C'est la raison pour laquelle nous avons pris rendez-vous avec le représentant du Défenseur des droits", conclut le collectif.

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