Depuis quelques jours déjà, la région Auvergne-Rhône-Alpes était en alerte orange pour crues. Même si le cours du Rhône se stabilise, la Saône pourrait s’emballer dans les prochains jours.
Pour les Lyonnais, ça fait maintenant une petite éternité que les quais ne sont plus visibles. La montée des eaux se fait sentir malgré un phénomène de lente décrue. “La vigilance orange est pour l’instant maintenue jusqu’à nouvel ordre, nous explique Vigicrues. Les conditions météorologiques, plutôt bonnes depuis quelques jours, ont permis une maigre amélioration”. Côté Rhône, les stations lyonnaises montrent que le fleuve est en phase de baisse des eaux. “La nuit dernière, le courant a atteint une taille maximum de 3m34. Aujourd’hui, il se stabilise à 3m28 et devrait baisser dans les prochaines journées.”
La Saône encore en hausse
Côté Saône, la situation est plus délicate. “À Lyon, nous sommes sur du 4m30, des données bien supérieures à celles du Rhône”. Même si la Saône a amorcé une brève décrue grâce aux éclaircies de ces derniers jours, les pluies de la fin de semaine devraient envenimer la situation. En prime, une onde de crue devrait atteindre le nord de Lyon d’ici vendredi. “À Mâcon, les courants allaient de 4m90 à 5m. Nous n’avons pas d’estimations exactes sur la situation lyonnaise. Ce sont des facteurs variables, la rivière pourrait augmenter de 20 centimètres comme de 10 centimètres”. Interrogé sur ces chiffres, Vigicrues rassure : la situation est exceptionnelle, mais loin des records historiques. En 1756 notamment, le Rhône et la Saône s'étaient rejoints place Bellecour.
Malgré l'endiguement et le barrage à la Mulatière, le Rhône reste un fleuve puissant aux crues accentuées. Faut-il rappeler celles de 1840 et 1856 où le Rhône et la Saône ont débordés de leurs lits, recouvrant tous les quartiers, St Jean, Presqu'ile, Brotteaux, Part-Dieu. Quai Saint Antoine, sur le mur du siège des HCL, deux marqueurs indiquent la hauteurs des crues, + de 2 à 3m au dessus du quai. L'actuelle 'petite' crue a inondé les machineries de la piscine CNTB du Rhône, comme si les ingénieurs et les techniciens n'étaient pas avertis du risque !