Décines : l’avenir de la clinique du Grand-Large incertain

Après l’échec du rapprochement entre la Mutualité française et le Tonkin, les conséquences pourraient déjà se faire sentir pour la clinique du Grand Large à Décines. Les salariés, qui voyaient dans ce projet commun une manière de pérenniser leur établissements redoutent aujourd’hui que la situation financière difficile de la clinique, associée à l’absence d’un projet, ne débouche purement et simplement à sa fermeture. Un conseil administration de la Mutualité qui pourrait bien sceller l’avenir du Grand-Large, se teindra ce mercredi 30 janvier.

La clinique du Grand-Large va-t-elle fermer ? C’est en tout cas le scénario catastrophe que redoutent les personnels de l’établissement décinois, qui ont lancé depuis le 23 janvier un mouvement d’indignation. Le sort de la clinique pourrait être scellé ce 30 janvier, à l’occasion du Conseil d'administration de la Mutualité, propriétaire de l’établissement.

Projets avortés

Si la situation financière de la clinique avait pu apparaitre déjà préoccupante par le passé, le regroupement envisagé des établissements mutualistes de l’agglomération avec la clinique du Tonkin avait fait naître de bons espoirs sur le futur de l’établissement. Déjà en 2004, lorsque la Mutualité avait acquis la clinique du Grand-Large, elle ambitionnait une fusion de ses établissements sur un site décinois qu’elle avait alors acheté. Mais, faute de financements, ce projet avait été reporté sine die.

Début 2012, l’Agence régionale de Santé propose alors un financement pour le projet, à hauteur de 30 millions d’euros, conditionné à l’association du Tonkin et de la Mutualité. Mais le groupe Capio, propriétaire de la clinique villeurbannaise ne souhaitait pas quitter sa ville, et la Mutualiste privilégiait dans un premier temps le site décinois dont elle était déjà propriétaire. Pourtant, après des négociations, les deux directions avaient réussi à s’entendre sur l’implantation villeurbannaise. Ne restait plus alors au conseil d’administration de la Mutualité qu’à entériner ce choix. Mais à la surprise générale, le 18 janvier dernier, elle rejette la proposition et enterre par la même occasion le projet de création de "super-clinique" en association avec le Tonkin. Retour à la case départ. Le Grand-Large se retrouve dans une situation financière plus que délicate, et surtout, sans projet d’établissement défini.

Incompréhension

Aujourd’hui, cette décision du conseil d’administration laisse les 134 employés et 40 médecins de décinois abasourdis et déçus, mais surtout "profondément peinés". "Au quotidien, chacun de nous donne le maximum pour accueillir et optimiser la prise en charge des patients, malgré des locaux vétustes et des conditions de travail difficiles, mais toujours acceptées, dans la perspective d’un nouvel établissement et d’un avenir meilleur", expliquent-ils dans une lettre adressée aux membres de leur conseil d’administration. "Aujourd’hui, le personnel de la Clinique du Grand Large ne veut pas laisser mourir cette structure qui draine une population répondant aux critères et aux valeurs mutualistes. Abandonner ce projet, longuement muri, c’est laisser une grande partie de la population de l’Est Lyonnais et du Nord-Est Isère sans possibilité de soins à proximité", argumentent-ils.

Aussi, leurs attentes sont claires: que le conseil d'administration revienne sur sa décision. Ils souhaitent comprendre les explications et les arguments qui les ont poussé à s'y montrer défavorables. Les salariés attendent un geste fort du conseil d’administration, dès ce mercredi, la promesse d’un "nouvel établissement, pour le bien de tous et quel qu’en soit l’implantation". Car plus encore que la clinique du Grand-Large elle-même, c’est l’absence d’un projet commun pour l’ensemble des établissements de la Mutualité française qui pourrait les faire tomber uns à uns.

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