Les demandeurs d’asile sont de plus en plus nombreux dans le Rhône. Faute de place, le département ne peut satisfaire toutes les demandes.
Dans le Rhône, le nombre de demandeurs d’asile est passé de 1 408 en 2011 (hors mineurs accompagnants) à 2 357 en 2012 (3 408 en incluant les mineurs accompagnants), soit un bond de 67 %. Le département est l’un de ceux où la demande d’asile est la plus forte.
L’ONG Forum Réfugiés-Cosi ajoute que 939 personnes sont arrivées au cours du premier trimestre 2013 : une hausse de près de 250 % par rapport au premier trimestre 2012. Ces demandeurs d’asile proviennent majoritairement des Balkans. “Les raisons invoquées demeurent identiques pour ces personnes, qui tentent de fuir leur État d’origine : discriminations, persécutions… De plus, les Albanais peuvent désormais venir en France avec un visa de 3 mois – une mesure parmi tant d’autres qui peut expliquer cette constante augmentation”, confie Messaouda Hajab, directrice de l’“accueil de l’asile” au sein de l’ONG.
Une demande supérieure à l’offre
Problème, seulement 2 500 hébergements sont dédiés aux demandeurs d’asile dans le département, dont 1 000 chambres d’hôtel. Les 1 500 autres sont répartis entre le centre d’accueil de demande d’asile (Cada, 440 places) et le centre de transit (166 places, à Villeurbanne) gérés par Forum Réfugiés, et 3 Cada gérés par l’association Adoma (300 places au total).
Pour tenter de remédier à ce problème, l’État a mis en place en 2007 des structures d’hébergement d’urgence. Celles du Rhône peuvent accueillir jusqu’à 440 personnes. Mais l’effort consenti reste insuffisant face à la demande croissante. 944 demandeurs d’asile seraient ainsi en attente de réponse pour obtenir un hébergement. Pour répondre à toutes ces requêtes, Messouda Hadjab appelle à une meilleure répartition de l’accueil des demandeurs d’asile sur l’ensemble du territoire. Faute de quoi, prévient-elle, la situation deviendrait “ingérable”.