Une délégation de salariés de l’entreprise lyonnaise spécialisée dans le photovoltaïque a rencontré la ministre de l’Écologie Delphine Batho, mardi 28 mai, à Paris, en marge d’un colloque sur l’énergie. Cette dernière promet qu’il “n’est pas question de laisser tomber les salariés de Bosch à Vénissieux”. Explications.
“Le Gouvernement suit au millimètre l’évolution du dossier [de Vénissieux]”, répond Marc Soubitez, secrétaire CFDT du comité d’entreprise (CE), quand on lui demande ce qui ressort de l’échange avec la ministre de l’Écologie. Et de poursuivre : Delphine Batho “nous a fait part de trois engagements”. À savoir, notamment, que le Gouvernement “ne laissera pas tomber” les salariés de Vénissieux. Manière de dire que Mme Batho ne quittera pas le navire. Une déclaration “qui vaut ce qu’elle vaut”, selon Marc Soubitez. Pas de chiffres avancés, mais des discussions autour d’un potentiel repreneur.
“Les contacts avec EDF et Total ne sont pas coupés, mais on veut que le ministère de l’Écologie favorise ces liens”, avance le secrétaire du CE. Un premier pas va dans ce sens : l’appel d’offres initialement prévu en septembre prochain va être différé de quelques mois, vraisemblablement jusqu’en novembre. Ce qui devrait laisser plus de temps pour qu’un repreneur se positionne. Toutefois, les 240 salariés de la filière photovoltaïque de Vénissieux seront licenciés si aucune issue n’est trouvée d’ici à la fin 2013.
“60 % des commandes assurées par le marché français”
L’entreprise a actuellement de quoi assurer une activité jusqu’à la fin de l’année 2013. “On a un carnet de commandes plein, mais celles-ci ont été passées en 2012”, précise Marc Soubitez. EDF, la Compagnie du Vent et la Compagnie nationale du Rhône font partie des plus gros clients. Un marché majoritairement français, dans un contexte concurrentiel où la Chine met à mal l’industrie photovoltaïque européenne par des “pratiques reconnues déloyales”, de l’aveu même du député démocrate européen Jean-Luc Bennahmias (voir ici*). En ce sens, une proposition de Delphine Batho a été “bien” reçue par la délégation de salariés. “Il s’agit [d’ici le 7 juillet, NdlR] de fédérer les acteurs moyens français et allemands de la filière, afin de créer une structure européenne du photovoltaïque”, explique Marc Soubitez, qui reste prudent : “On attend de voir ce qu’il en sera.” Pour le cas de Bosch-Vénissieux, une chose est sûre : avec le repreneur attendu, il ne sera pas question de compromis. “D’un point de vue salarial, on veut garder nos statuts tels qu’ils sont aujourd’hui. On veut aussi que Bosch et le Gouvernement se portent caution solidaire pendant 2-3 ans, afin d’avoir la garantie que [l’éventuel futur] repreneur respectera ses engagements.”