LC 716 p. 16

Eau potable : Collomb s’appuie sur des rapports biaisés

Ce lundi, aura lieu à la communauté urbaine le grand débat sur l'eau. Gérard Collomb va demander à sa majorité de valider ses intentions pour l'après 2015 : le maintien de la production et de la distribution à une entreprise privée. Il s'appuie notamment sur un rapport présenté par trois cabinets d’audit à l’objectivité relative. Extraits du dossier de Lyon Capitale-le mensuel de novembre.

Ce lundi 12 novembre, la communauté urbaine vote sur le mode de production et de distribution de l’eau potable en 2015, à l’issue du contrat actuel de délégation de service public à Veolia. Quatre scénarios étaient envisageables : régie publique (à laquelle sont revenus Grenoble et Paris), délégation de service public, mixité fonctionnelle (production et distribution distinctes) ou géographique. Pour aider les élus à distinguer avantages et inconvénients de chaque scénario, trois cabinets d’assistance à maîtrise d’œuvre étaient missionnés : Finance Consult, Pöyry et le cabinet Cabanes.

“La solution de facilité”

La “présentation [des cabinets d’audit] se voulait vraiment neutre, mais la délégation de service public est vite apparue comme la solution de facilité”, raconte l’écologiste Paul Coste. (…) Dans leur document de synthèse, la régie publique – et la soumission au Code des marchés publics afférente – est présentée comme source de “délais” et de “lourdeurs administratives”, quand elle est aussi gage d’économies. Quant au retour à la régie après une délégation de service public, ce serait “une opération lourde et longue”. Est même mentionné le “risque de ne pas être opérationnel au 3 février 2015”. Les “experts” auraient voulu doucher les envies de régie des élus qu’ils ne s’y seraient pas pris autrement !

Au chapitre des coûts, apparaît pour la régie un “coefficient d’effet structurel de 1,15 dû aux spécificités du Grand Lyon (temps de travail, congés, absentéisme...)”. Cette assertion sur une productivité moindre des agents publics gagnerait à être précisée, et aurait pu être comparée avec la marge pratiquée par le groupe privé : “5 % du chiffre d’affaires du contrat, avant impôt”.

“Trouvez les bons arguments”

“Les cabinets comme Pöyry, Cabanes ou Finance Consult rendent toujours des conclusions favorables aux délégations de service public. On ne voit pas bien la neutralité, l’objectivité et la déontologie de ces cabinets, observe Jean-Luc Touly, cadre chez Veolia pendant plusieurs décennies. Les maires et présidents d’agglomération choisissent des cabinets d’audit auxquels ils disent où ils veulent arriver. “Trouvez les bons arguments”, leur demandent-ils.”

L’intégralité de ce dossier est à lire dans Lyon Capitale n°716, en vente en kiosques jusqu’au 22 novembre, et dans notre boutique en ligne.

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Lire aussi nos articles sur la durée de DSP et le rôle de la nouvelle autorité administrative chargée de contrôler l'exploitant.

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