À Lyon, l'agence régionale de santé (ARS) d'Auvergne-Rhône-Alpes a commencé à dispenser des journées de sensibilisation au phénomène de radicalisation pour former les personnels de santé sur ces sujets.
Le 4 octobre dernier, l'agence régionale de santé (ARS) d'Auvergne-Rhône-Alpes a réuni 200 professionnels de la santé sur les thèmes "du fait religieux, de la laïcité et des risques de radicalisation". L'objectif : "sensibiliser les professionnels de santé. Qu'ils soient en établissement, libéraux ou dans le médico-social. On sensibilise des cadres pour qu'ils sensibilisent les personnels", explique Joel May, le directeur général adjoint de l’ARS Auvergne-Rhône-Alpes et référent santé radicalisation.
"Le phénomène est de la même hauteur que dans le reste de la société"
Sans faire de catastrophisme, l'ARS souhaite tout de même outiller les personnels pour faire face, repérer et signaler les phénomènes de radicalisation des patients ou du personnel de santé lui-même. Désormais, les professionnels seront tenus de signaler les cas de radicalisation. "Comme beaucoup de professions, les personnels de santé sont la bonne cible pour effectuer des signalements", justifie le directeur général adjoint ARS Auvergne-Rhône-Alpes.
Le milieu de la santé serait-il plus exposé que les autres ? Non répond ce dernier. "Le phénomène est de la même hauteur que dans le reste de la société. Pas plus. Pas moins, relativise M.May. Mais Il y a une attention extrêmement soutenue des professionnels qui ont répondu présent. Pour cette première journée, nous pouvions accueillir que 200 personnes, mais on aurait pu en accueillir près de 400. Ça ne veut pas dire que ces personnes sont confrontées quotidiennement aux phénomènes de radicalisation. Mais certains y ont déjà été confrontés."
D’autres journées à venir
En tout, cinq intervenants, dont Abdallah Haloui, imam et aumônier en milieu pénitentiaire dans la Loire, étaient présents pour évoquer la question du religieux, de la laïcité, de l'Islam, des processus de radicalisation chez les jeunes et pour présenter le dispositif national "Stop djihadisme", le numéro vert de signalement.
Face à la demande des acteurs de santé, d'autres journées sont déjà en prévision : "On va faire une autre journée avec les cadres du milieu de la santé et une soirée avec le conseil de l'ordre des médecins du Rhône pour les médecins libéraux".
D'ici là, un dispositif d’appui à la prévention des risques liés à la radicalisation à destination des professionnels a été présenté. Financé par la préfecture du Rhône, l'ARS et la Protection judiciaire de la jeunesse, il permet aux professionnels de saisir des experts sur les questions de radicalisation auxquelles ils se trouveraient confrontés.
Quelle fête le 'vivre ensemble'