Pourquoi l’univers est-il en expansion accélérée ? Une centaine d’astrophysiciens, de cosmologistes et de physiciens des particules ont rendez-vous, aujourd’hui et demain, à Lyon, à l’occasion du congrès Euclid, du nom du télescope spatial qui a pour but de répondre à cette question fondamentale.
Une centaine de scientifiques venus d'Europe et d'autres régions du monde (cosmologistes, astrophysiciens, astrologistes, physiciens des particules et physiciens théoriciens) sont réunis, les 4 et 5 décembre, à Lyon à l'occasion du congrès Euclid.
Euclid, c'est le nom de la mission spatiale internationale qui réunit la plus grande collaboration de scientifiques au monde (1 250 personnes, 15 pays, 125 labos).
Quelle est la force responsable de l’expansion de l’univers ?
"Le projet a été conçu pour comprendre pourquoi l'univers est en expansion accélérée, explique à Lyon Capitale Yannick Mellier, en charge du consortium Euclid. C'est à la fin des années 1990 qu'on a découvert que l'univers était en expansion accélérée. Cela a d'ailleurs valu à trois astrophysiciens le prix Nobel de physique en 2011. En physique, cela signifie qu'il existe une force responsable de cette accélération. La question est donc de savoir quelle est la source responsable."
Pour les scientifiques, il y aurait deux hypothèses à cette expansion accélérée de l'univers. Soit il existe dans la nature une interaction nouvelle qu'ils ne connaissent pas encore, ce qu'ils appellent l'“énergie sombre”. Soit ce sont les lois mêmes de la gravitation qui ne seraient pas valides à des échelles cosmologiques : en d'autres termes, c'est toute la théorie de la relativité générale d'Einstein qui serait remise en cause.
Mensurations de 1,5 milliard de galaxies
Le télescope Euclid, qui sera lancé de Kourou, en Guyane, courant 2020, va donc sonder la géométrie de l'univers. Euclid (en référence au mathématicien grec) fera de titanesques relevés du ciel, en imagerie et en spectroscopie. Le photomètre visible, par exemple, permettra de mesurer la forme de plus de 1,5 milliard de galaxies, tandis que le spectrophotomètre proche infrarouge observera le spectre de 50 millions de galaxies au bas mot.
Les astrophysiciens se préparent donc à traquer la mystérieuse nature de l'énergie noire qui serait responsable de l'accélération de l'expansion de l'univers.
La centaine de pétabits de données (soit 160 millions de CD-ROM) sera analysée par des "fermes" d'ordinateurs similaires à celles utilisées pour la découverte du boson de Higgs. Une partie sera analysée au centre de calcul de l'IN2P3, à Lyon. L'université Lyon 1 et l'Institut de physique nucléaire de Lyon participent également à la caractérisation de la performance des détecteurs d'Euclid et à la préparation des analyses scientifiques des futures données.
GPS et relativité générale
Les recherches pourraient avoir un gros impact en physique fondamentale. "Concrètement, poursuit Yannick Mellier, on utilise la relativité générale tous les jours. Par exemple, les GPS sont aujourd'hui tellement précis qu'on est obligé de leur apporter des corrections relativistes qui prennent en compte la relativité générale"...
Quand on parle de Fête des lumières...