La délinquance a globalement augmenté en 2017 dans le département du Rhône et à Lyon. Une augmentation qui cache une baisse des atteintes aux personnes et une augmentation des attaques au bien.
En 2017, 110 460 faits ont été constatés dans la métropole de Lyon. Soit une progression de 3,7% de la délinquance par rapport à 2016. "Cette augmentation s'inscrit dans un contexte de croissance continue depuis 2014, mais moindre que les années 2015 et 2016 qui avaient respectivement connu une augmentation de 6,4% et 7%", a déclaré la préfecture.
Parmi ces faits, le nombre d'atteintes à l'intégrité des personnes a diminué de 4,68%. Les coûts et blessures volontaires ont baissé de 3,4% après deux années de progression. L'affaire Weistein semble avoir eu des effets sur la libération de la parole puisque 268 viols ont été constatés en 2017 soit 10,3% de plus qu'en 2016 et 51% de plus qu'il y a 5 ans. Dans le même sens, le nombre de faits de harcèlement sexuel s'accroît de près de 10%. "Cela relève d’un problème social et sociétal. Ces chiffres sont inquiétants et importants. Il faudra travailler dessus", a déclaré Stéphane Bouillon, le préfet du Rhône et d'Auvergne-Rhône-Alpes.
À l'inverse des atteintes aux personnes, les atteintes aux biens ont augmenté de 4,92%. Une progression de ce type de délinquance moins rapide que les années précédentes où elle était de 10%. Si les cambriolages sont en légère baisse (-1%), les vols à la roulotte ont augmenté de 24% et les vols d'accessoires automobiles de 7,2%. Tandis que les vols à la tire et autres vols ont progressé de 7,71%. Enfin la délinquance sur la voie publique a augmenté de 5,38%, les infractions financières de 7%.
Selon le chiffre de la DDSP, la délinquance des mineurs a une nouvelle fois augmenté en passant de 18,9% en 2016 à 20,5% en 2017. 36% des cambriolages sont réalisés par des mineurs, 39% des vols simples, 62% des incendies volontaires et 29% des dégradations diverses. Concernant la sécurité routière, dans le Rhône, le nombre de tués a légèrement blessé (59 morts contre 62 en 2017), mais le nombre d'accidents a augmenté de 9% comme celui des blessés 10,6% et des blessés hospitalisés 26,2%.
Concernant les infractions de stupéfiants, elles ont diminué de 4,82%, mais s'accroissent de 70% concernant le trafic "signe d'une réorientation de l'action des services de police vers les faits plus graves", s'est satisfait la préfecture. "On a pris le parti de ne pas chercher la quantité des affaires, mais la qualité. On recherche prioritairement à lutter contre ce qui forge l’économie souterraine qui déstabilisé le lien social : le trafic et le deal. C’est plus dur d'élucider un trafic de stupéfiants que de trouver un usager. Les usagers il y en a partout", a conclu, Lucien Pourailly, le directeur départemental de la sécurité publique.