Météo Financière

Parmi les causes invoquées, un regain de violence au Nigéria : au moins 12 personnes ont été tuées pendant les festivités du Nouvel An lors de l'attaque de deux commissariats et d'un hôtel par des hommes armés à Port Harcourt, la "capitale" pétrolière du Nigéria, dans le sud du pays.

Des frustrations et des morts bien réelles
L'industrie pétrolière requiert énormément de capitaux mais suscite peu d'embauche. Shell, par exemple, emploie 3 700 permanents et, indirectement, 6 000 sous-traitants. Pour une entreprise à l'origine de 97% des rentrées en devises dans le pays, c'est très peu.

Les frustrations s'avèrent d'autant plus grandes que, sur le plan foncier, le Land Use Act de 1978 a dépossédé les communautés locales de leurs prérogatives, réduites à un droit d'usage[1].

Enfin l'état ne tient pas ses promesses en termes d'infrastructures et de scolarisation des enfants du Delta du Niger ... la jeunesse se sent délaissée, elle est ainsi tentée de rejoindre les troupes du leader des rebelles du Delta du Niger Ateke Tom.
Le baril de pétrole à 100$ rend finalement visible la cause des rebelles mais ce conflit explique-t-il vraiment la flambée actuelle sur le NYMEX ?

Les matières premières : un petit marché saturé de liquidités
Certes, avec une croissance qui reste forte au Moyen-Orient, en Chine et en Inde, l'équilibre entre l'offre et la demande mondiale en pétrole reste tendu et une baisse de la production du Nigéria, dixième producteur au niveau mondial, accentue cette tension.

Toutefois, selon certains analystes [1], la tension inflationniste actuelle sur l'or noir n'est pas tant liée à l'offre et la demande sur la matière première physique mais correspondant plutôt à un déplacement récent de plusieurs milliards de dollars vers les marchés des matières premières. Le fond de pension CalPERS qui gère les retraites de 1,5 millions d'employés de la fonction publique en Californie, soit environ 254,8 milliards de dollars, a par exemple décidé de couvrir ses risques d'érosion de ses placements en dollars et les risques de baisse des marchés d'action en investissant plus de 1,5% de ses fonds, soit plus de 3,5 milliards de dollars, sur les marchés des matières premières !

[1] Financial Times, Experts divided over the likely direction of crude prices, January 4th, 2008.

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