Les prix de l'immobilier aux Etats-Unis ont en effet chuté de 10% depuis leur sommet de 2006 et selon Martin Feldstein, Président du National Bureau of Economic Research, ils pourraient chuter encore de 10%. Chaque baisse de 10% entraine une réduction de la consommation des ménages de 100 milliards de dollars par un double effet d'appauvrissement réel des consommateurs et d'une chute de confiance en l'avenir. A son tour cette baisse de la consommation provoque la destruction de centaines de milliers d'emplois. La montée du chômage pèse alors encore plus fortement sur le moral des ménages et donc sur la consommation : c'est le début d'un cercle vicieux aux conséquences économiques et politiques lourdes.
La crise du crédit
Par ailleurs, les institutions financières n'ont plus confiance en la valeur de leurs actifs et donc en leur capacité à trouver de la liquidité sur le marché. De ce fait ces institutions deviennent de plus en plus réticentes à prêter aux entreprises qui se retrouvent dans l'obligation de réduire leurs investissements. En réduisant leurs ambitions les entreprises créent alors moins d'emplois voire en détruisent. La crise du crédit alimente donc également, par l'intermédiaire des entreprises, la confiance des américains. Selon Martin Feldstein cette chute de confiance, si elle est confirmée dans les semaines à venir, serait le signe que la crise actuelle pourrait durer, comme celle de 1981, près de 18 mois ...
Restaurer la confiance
Le gouvernement ne pourra pas facilement redresser le niveau de confiance des américains en leur avenir mais il va tenter de se concentrer dans un premier temps sur la confiance des investisseurs et des entrepreneurs dans le système financier. Ainsi le secrétaire américain au trésor, Henry Paulson, a appelé ce week-end à plus de régulation et envisage la création de nouvelles agences de surveillance et des pouvoirs d'investigation et d'ingérence élargis pour la Fed.
Ces mesures peuvent provoquer de forts rebonds sur les marchés financiers mais ils ne seront que de courte durée tant que les américains n'auront pas retrouvé leur foi inébranlable en l'avenir. Les élections présidentielles de novembre 2008 apporteront peut-être un nouveau souffle au pays ?