GRAND PROJET - Edouard-Herriot fait peau neuve. Le gagnant du concours d’architecture pour la construction d’un tout nouveau et immense bâtiment en plein cœur de l’hôpital, vient d’être désigné. Une construction facturée 72 millions d'euros, sur une première phase de rénovation qui devrait en coûter 120.
"C’était quasiment une opération de survie". Voilà comment Madeleine Chanteur, directrice de l’hôpital Edouard-Herriot (HEH) qualifie la rénovation de son établissement qui prend enfin forme avec l’annonce ce mercredi 20 janvier, du lauréat du concours d’architecture. Parmi les cinq candidats, c’est l’équipe de Michel Remon qui remporte à l’unanimité, la réal
isation du projet phare de la première phase : la réalisation d’un immense bâtiment qui regroupera l’ensemble des plateaux techniques et de soins critiques.
L’architecte n’en est pas à son coup d’essai, puisqu’il compte déjà parmi ses réalisations le service des urgences du CHU Saint-Antoine à Paris, le pôle d’endocrinologie de la Pitié Salpêtrière ou, plus localement, les laboratoires de la police scientifique d’Ecully. Le deuxième architecte du projet, spécialisé dans les interventions sur les monuments historiques, a déjà dans son giron le Grand Palais à Paris.
Bâtiment plus grand, moins de salles d’opération
Ce nouveau pavillon XXL de 100 mètres par 50 s’enracinera en lieu et place de l’actuel pavillon H, en plein cœur de l’Hôpital. Un pavé donc, "très compact" selon son concepteur qui précise qu’il fallait privilégier l’installation d’un maximum de services par étage. L’aspect massif de cette nouvelle aile d’Edouard-Herriot est cassé par des "découpes" dans la façade. L’exposition à la lumière naturelle a également été privilégiée.
D’un point de vue technique, le pavillon H "nouvelle génération" abritera 20 blocs opératoires, dont 8 ouverts 24 heures sur 24. C’est moins qu’actuellement, puisque 34 salles d’opérations existent physiquement, éclatées sur 10 sites de l’hôpital. "Nous ne pouvons actuellement pas faire tourner toutes nos salles d’opération, faute à un manque de médecins", précise Madeleine Chanteur qui affirme que "si le nombre de blocs diminue, les amplitudes de fonctionnement passeront en revanche de 7 h30 à 10 heures". Nouveauté pour les médecins, un salon des blocs sous verrière qui constitue un passage aseptique entre les salles d’opération.
Un projet à 120 millions d'euros
La modernisation de HEH est un vieux serpent de mer. C’est d’ailleurs le quatrième projet qui est présenté. Depuis plusieurs dizaines d’années. "C’était une priorité, rapporte Gérard Collomb, mais finalement, entre l’Hôpital Femme mère enfant, le déménagement de l’Hôtel-Dieu, de Debrousse, les grands travaux à Lyon Sud, on avait tout fait sauf Edouard-Herriot".
Une rénovation tardive qui s’explique principalement par un manque de financement. Le Grand Lyon et la Ville mettront chacun 20 millions d’euros, le Conseil général 7 millions, les HCL 60 millions et l’Etat devrait confirmer dans les semaines à venir son aide de 20 millions. Sur cette première phase, 72 millions seront consacrés à la construction du bâtiment H, le reste sera affecté au regroupement des différents services d’urgence dans le pavillon N, au déplacement des services de l’actuel pavillon H pendant les phases de travaux, et à certaines maîtrises d’œuvres assurées directement par les HCL.
La déconstruction du pavillon H devrait commencer à la fin de l’année 2014. Olivier Claris, président de la commission médicale d’établissement s’en réjouit déjà et attend de voir sortir de voir la rénovation prendre corps "dans des délais qui ne s’allongeront pas trop".
Si ce bâtiment est commis par la même troupe d'architectes, espérons donc que les fenêtres de plusieurs dizaines de kilos ne tomberont pas à l'extérieur, et n'interdiront pas l'accès autour du bâtiment, comme c'est justement le cas à la PTS à Ecully...