Nathalie Perrin-Gilbert, maire du 1er arrondissement, et André Gachet, élu de ce même arrondissement, nous ont adressé une tribune libre dans laquelle ils reviennent sur l’épisode du “faux chantier” de la place Gabriel-Péri (Lyon 7e). Les élus du Gram dénoncent “un mode de gestion de l’espace public réduit à une présence policière et un seul objet : “faire partir” vers un ailleurs imprécis des publics jugés indésirables”.
La tribune des deux élus du Gram
“Rien n’a changé place du Pont...”
La place Gabriel Péri (dite aussi place du Pont) est traditionnellement un lieu de présence des migrants à Lyon. Lieu de confrontation avec l'étranger, elle est située dans le quartier emblématique de la Guillotière, où le père Chevrier œuvrait déjà en 1860 en direction des plus pauvres. Au fil des décennies, la Guillotière s’est affirmée comme un quartier populaire et multiculturel, peut-être le seul qui reste vraiment à Lyon aujourd’hui.
“L’autorité publique peine à oser des réponses positives par crainte d’être jugée laxiste”
Il a toujours été difficile pour la municipalité de concilier présence des pauvres et des étrangers d’une part et vie d’une partie du quartier d’autre part. C’est la crainte d’apparaître, aux yeux de l’électorat, laxiste ou xénophile (avec toute la charge négative qu'inspire cette posture) qui conduit les élus à ne pas agir « pour » ces publics. Pire, elle entraîne des actions « contre », certes visibles mais inutiles y compris à court terme. Ce phénomène n’est pas nouveau et déjà dans les années 80 toute une série de moyens était mise en œuvre pour chasser les « Arabes » : installation de baraques de chantier (déjà !) à côté du supermarché Prisunic, construction d'une butte de galets pour empêcher le stationnement des hommes, bancs « coupés en deux » sur la place Voltaire... jusqu'au projet de la percée Moncey et la construction de « l’immeuble du CLIP » dont la vocation de reconquête du quartier a largement alimenté campagnes municipales et législatives de l’époque.La présence étrangère, toujours visible, est stigmatisée et alimentée par sa criminalisation. S’il y a une réalité de la délinquance, la question posée est celle de la réponse qui peut être apportée. Les plans de requalification de l’habitat et de lutte contre l’insalubrité, la revalorisation de la Place Bahadourian, la mobilisation d’acteurs associatifs comme le centre social Bonnefoy ou l’association ADOS, l'ouverture du marché du ramadan, tout cela a été mis à mal par un mode de gestion de l'espace public réduit à une présence policière et un seul objet : « faire partir » vers un ailleurs imprécis des publics jugés indésirables.
La décision de la Ville d’installer cet été des barrières de chantier sur la place ne peut être analysée sans cet historique-là. Et il est terrible de constater que la municipalité actuelle reprend des vieilles recettes qui non seulement sont condamnables d’un point de vue « moral » mais qui ont de plus démontré leur inefficacité en matière de gestion de l’espace public. Quant à l’idée de proposer une terrasse gratuite à Mac Donald pour qu’il s’installe sur la place, elle est un pas de plus franchi vers l’aseptisation de la ville, au détriment d’abord des habitants et de la vie de quartier.
“Il n’est pas de règlement des problèmes sociaux sans action publique”
Y aurait-il une particularité de la population Rom qui empêcherait toute action publique ? N’oublions pas tout d’abord que les Roms sont des ressortissants européens avec les droits associés à ce statut. Rappelons d’autre part que le nombre de ces familles est stable et notre agglomération de 1,3 millions d’habitants peut faire dignement place à 2.000 personnes Rom.
Concernant la particularité de la population rom, et notamment celle installée Place Gabriel Péri, celle-ci n'existe que par l'image qui lui est attachée ; elle est avant tout la manifestation d'une présence étrangère qui vient se rajouter à celle déjà ancienne des personnes immigrées vivant à la Guillotière. Sa stigmatisation obéit aux ressorts classiques « anti- étrangers » : absence d'administration de la part des pouvoirs publics, peur de l'appel d'air, ignorance et non volonté politique.
De fait depuis 1993, date d’arrivée des premières familles Rom à Lyon, les migrations d'Europe de l'Est ne font l'objet d'aucune politique. Le Préfet du Rhône reloge et permet l'insertion au coup par coup ; il expulse aussi, le plus souvent à la demande des collectivités propriétaires des terrains. En cela, l’agglomération lyonnaise est caractéristique de la manière dont a été (mal) appliquée la circulaire interministérielle du 6 aôut 2012 -qui définit la position de la France vis-à-vis de la question Rom. Seul a été retenu et appliqué le volet « démantèlement des bidonvilles », appelés improprement campements. Les actions de prévention, d’accompagnement des personnes vers l’insertion professionnelle et le logement, de scolarisation des enfants, sont oubliées, alors même qu’elles peuvent faire l’objet d’importants fonds européens (FEDER). Le récent et brutal limogeage du Préfet Alain Régnier, chargé en 2012 de coordonner la mise en œuvre de la circulaire ne facilite pas la bonne application du droit sur les territoires. Dans l’agglomération lyonnaise toujours, l’action sociale est laissée à la bonne volonté des associations telles que Médecins du Monde, Classes, Alpil, ASET, aidées par la Fondation Abbé Pierre. En effet, excepté Forum Réfugiés pour des actions très ciblées, aucune ne bénéficie d'un soutien public. Il existe pourtant d’importants moyens financiers (notamment européens) sur lesquels les politiques locales pourraient s’appuyer.
“Les moyens existent, seule la volonté politique manque”
Pourquoi la région Rhône-Alpes n’a-t-elle pas sollicité les fonds européens du FEDER qui permettent de financer les actions d’accompagnement des personnes marginalisées, notamment celles vivant en bidonvilles et donc les Roms ? Nous sommes intervenus en séance publique du Conseil Communautaire de juillet dernier et avons demandé au Président du Grand Lyon et à ses services d’interpeller la région Rhône-Alpes afin qu’elle inscrive dans son programme opérationnel les fonds européens du FEDER pour l’accompagnement des populations vivant en bidonville.
Nous proposons également que la Métropole de Lyon créée au 1er janvier 2015 prenne la compétence politique de l’hébergement (il est prévu qu’elle prenne celle du logement seulement) afin qu’elle puisse coordonner les actions des différents acteurs et solliciter les financements existant.
Les élus d’arrondissement doivent voir leur rôle et légitimité affirmés dans la coordination des services municipaux pour traiter en proximité ces situations humaines difficiles. Elus sur le 1er arrondissement, nous agissons en responsabilité, en nous appuyant sur la mobilisation de l’ensemble des acteurs associatifs et institutionnels volontaires. Nous l’avons fait par exemple cet été au sujet de familles installées dans le secteur du Jardin des Chartreux. Mais le refus des élus de l’Hôtel de ville de voir participer agents et services municipaux à cette dynamique ne nous aide pas à résoudre la situation. Cette obstruction volontaire doit cesser tant pour les familles Rom elles-mêmes que pour les habitants de l’arrondissement qui ne comprennent ni ne supportent l’inaction de la puissance publique. Ce que nous disons ici pour le 1er arrondissement est bien sûr valable pour tous les autres quartiers.
Parce que l'absence d'accueil est à l'origine de bidonvilles et d'une errance urbaine permanente, parce que l'absence de soutien aux démarches d'emploi rend difficile la lutte contre la mendicité, parce que l'absence de relations avec les personnes et groupes concernés entraîne une occupation des espaces publics, le GRAM et les élus du 1er arrondissement continueront tout au long de ce mandat d’être porteurs de propositions et d’actions politiques sur les questions de l’habitat et de l’hébergement, de l’accès aux droits, de l'insertion sociale et de la sécurité.
Les 2 points de vue sont audibles : mais que faire des trafics ? On dirait que c'est l'administration qui gère ces affaires-là : mêmes recettes à chaque fois !
Madame Perrin-Gilbert a toujours le chic pour donner des leçons de droits de l'homme. Sait-elle la réalité de la place Péri ? De jeunes mineures qui se prostituent, du recel en tout genre et du trafic de stupéfiants ! Voilà ce que j'observe en tant que riverain... Que Madame, qui a le coeur plus ouvert que les habitants du 3eme, les accueille Place Sathonet ! Elle qui invite sur Facebook à la générosité mais qui ne finance pas les associations de Roms. Coeur à gauche mais portefeuille à droite ?
Nathalie perrin ferait mieux de balayer devant sa porte. Des dealers rue romarin, a l angle de la montee de la grande cote. Une police corrompue. Des subventions restreintes pour les associations. La rue rene leynaud oubliée de tous. Voila ce qu est l arrondissement de mme perrin. Un copinage permanent, une com soit disant étudiée, mais ne vous meprenez pas mme on sait tous qui vous êtes... Ouvrir un squatte pour les pauvres n est pas une solution pour un maire, c est un coup de pub...