Gabriel Serville et Antoine Karam s’indignent, dans une tribune publiée par Libération, d’une proposition de Nicolas Dupont-Aignan formulée sur Sud Radio. Interrogé sur le retour sur le territoire national des jeunes partis faire le djihad, le président de Debout la République a dit souhaiter “rétablir à Cayenne un centre de détention qui permette d’isoler ces fous furieux”.
Les propos tenus jeudi par Nicolas Dupont-Aignan sur l'antenne de Sud Radio ne passent pas pour les élus de Guyane. Deux d'entre eux, Gabriel Serville et Antoine Karam, respectivmenet député et sénateur de Guyane, se sont fendus d'une tribune dans Libération, après que le président de “Debout la République”, interrogé sur le retour sur le territoire national des jeunes partis faire le djihad, a souhaité “rétablir à Cayenne un centre de détention qui permette d'isoler ces fous furieux”.
“Nicolas Dupont-Aignan a non seulement réaffirmé sa vision passéiste d’une France anti-républicaine, mais également insulté sans ménagement la Guyane”, jugent les deux parlementaires, pour qui Nicolas Dupont-Aignan surfe sur “un sujet porteur en ce moment, qui mêle savamment peur et rejet de l’autre” : la menace terroriste.
Les deux élus rappellent d'ailleurs le titre du billet du président de Debout la République, publié sur son blog : “Les égorgeurs à Cayenne !” “Mais monsieur Dupont-Aignan, avez-vous pensé à ce qu’allaient ressentir les Guyanais en vous entendant proposer que des “fous furieux” soient envoyés dans leur région, qui souffre déjà de l’image déplorable véhiculée par les médias ? Avez-vous imaginé le tort que vous faites à toute une population lorsque vous expliquez que vous ne voulez pas que “ceux qui reviennent du djihad soient en libre circulation dans notre pays” ? Mais à quel pays faites-vous donc allusion, monsieur Dupont-Aignan ?”
Guantanamo à la française
Pour les deux élus, Nicolas Dupont-Aignan emprunte un discours qui fleure bon les accents de l'empire colonial. “Car là réside bel et bien le principe justificateur du bagne : envoyer loin du monde civilisé, de la métropole, les rejets des sociétés, vers les colonies éloignées, réputées inhospitalières. Chaque nouveau bagnard était alors une marque de mépris supplémentaire pour ces territoires en devenir. Alors non, monsieur le député, rouvrir le bagne n’est pas une solution. L’idée même est une insulte à notre intelligence et à la mémoire du pays des droits de l’homme”, écrivent les parlementaires guyanais.
Selon Gabriel Serville et Antoine Karam, Nicolas Dupont-Aignan propose tout simplement l'ouverture d'un “Guantanamo à la française”, oubliant “les perspectives hors du commun que représente ce territoire”.
La proposition de NDA mérite d'être examinée attentivement, au lieu d'être jetée dans les poubelles de l'infâmie pr une bien pensance dont le citoyen soucieux de sa sécurité et de celle de ses enfants n'a plus rien à cirer.Argument de l'attaque : '...envoyer loin du monde civilisé, de la métropole, les rejets des sociétés vers les...'Question :Ceux qui sont partis jihader en Syrie ou juste à côté n'ont-ils pas choisi eux-même de partir loin du monde civilisé ?
Et puis ces élus se la racontent un peu. les îles du Salut, là où est le bagne, ce n'est ni en plein centre ville de Cayenne, ni un lieu paradisiaque. Ca permettrait de créer des emplois de gardiens, de cuisiniers etc.. L'idée de Dupont Aignan est intéressante.
Canut et Eloi font certainement partie de ces Français qui se plaignent déjà de payer trop d'impôts, mais quand on leur propose l'idée démagogique d'ouvrir une prison à 8000 km de la métropole avec les frais en tout genre que ça va occasionner, ils sont d'accord...
C'est vrai, Nico, j'avais posté un peu vite, en oubliant le fait que Cayenne = Guyane...Et j'avais été intéressé par la phrase '...envoyer loin du monde civilisé...'. Ce qu'on doit souhaiter, pour préserver le monde civilisé des égorgeurs intégristes. Mais c'est où, 'loin du monde civilisé' ? Dans les mines de sel ? Pas sympa pour les malheureux qui y travaillent...Donc, reste une ultime solution : s'ils ont choisi Syrie et EI, qu'ils y restent, avec interdiction de séjour en UE.