30 à 40 euros par mois et par enfant, c’est ce que pourraient demander les maires des petites communes du Rhône aux parents dont les enfants sont scolarisés à l’école publique, l’année prochaine, s’ils sont obligés d’appliquer la réforme.
Une dizaine de maires du Rhône étaient réunis ce matin au Club de la Presse de Lyon pour lancer un appel national contre la réforme des rythmes scolaires. Parmi eux, Elisabeth Lamure, sénateur-maire UMP de Gleizé et présidente de l’Association des maires du Rhône, qui se soucie des conséquences organisationnelles pour les parents.
Philippe Cochet, député-maire UMP de Caluire-et-Cuire, s'inquiète lui surtout du coût pour les communes et les parents : “C'est une atteinte à un des fondements de la République, l’école gratuite pour tous”, affirme le président de la fédération UMP du Rhône. Alexandre Vincendet (UMP) est catégorique : “Je n'appliquerai pas cette réforme”, prévient le nouvel édile de Rillieux-la-Pape.
“30 à 40 euros par mois et par enfant”
Selon les estimations, les maires du Rhône pourraient être obligés de demander une participation financière aux parents de l'ordre de "30 à 40 euros par mois et par enfant". Des frais qui participeront au financement des activités périscolaires, c’est-à-dire après la dernière sonnerie de l’école, entre 15h45 et 17h30.
En tout, la réforme coûtera 300 000 à 450 000 euros aux communes, selon les évaluations des maires présents ce matin. Or, dans un contexte de baisse annoncée des dotations de l'Etat (moins 10 milliards d'euros seront versés aux communes selon les annonces de Manuel Valls le 16 avril). Le financement des temps périscolaires ne pourra donc pas être couvert entièrement par les communes, selon les maires de droite. “La baisse des dotations accordées aux communes est plus importante que le coût de la mise en œuvre de la réforme des rythmes scolaires”, estime Lucien Barge, maire UMP de Jonage.
“On a été contraints d’adhérer”
Le maire de Caluire-et-Cuire craint in fine une “distorsion entre le public et le privé”, les écoles privées n'étant pas obligées d’appliquer la semaine de quatre jours et demi à la rentrée.
Enfin, les maires de droite dénoncent la méthode gouvernementale. Ils expliquent avoir été "contraints" de rendre une décision au ministère sur le choix du mercredi matin ou du samedi matin travaillé, ce qui amène aujourd'hui le Gouvernement à communiquer sur le nombre de 92 % des communes "prêtes" à appliquer la réforme. "On a été contraints d'adhérer contre notre gré", reprochent les élus frondeurs. Ils demandent à l'Etat le droit de ne pas appliquer la réforme à la rentrée.
Cochet a raison de pointer une véritable injustice de cette réforme: les écoles privées ne sont pas soumises aux nouveaux rythmes. Si l'intérêt des enfants est en jeu, pourquoi y-a-t-il une différence entre le privé et le public? La concurrence est déjà sacrément déloyale en faveur de l'école privée (c'est assez désolant d'ailleurs que les grands syndicats enseignants se taisent à ce sujet...), voilà que l'on rajoute une faveur à l'école 'privée' (subventionnée à 95%).
A ce sujet, les honnêtes gens consentiront à l'idée que l'école chrétienne n'est pas celle que l'on croit. Qui est celle qui peut dire: 'Laissez venir à moi les petits enfants', sans les distinguer...? Et tout cela aboutit, comme l'écrivait admirablement Hugo à 'la division de la France en deux personnes qui grandissent sans se connaître et que rien ne prépare à se connaître'. Et bientôt, il y aura trois France, quatre France... Rien de bien réjouissant. Vive la République!
Je reviens à mes moutons... Dans le cadre réglementaire actuel, seule la prise en charge des élèves par les enseignants de 15h45 à 16h30 (heure de sortie qui reste 'officielle') est raisonnable. Vouloir installer une activité extérieure de qualité sur un moment si court et avec des contraintes matérielles souvent insurmontables n'est pas sérieux.
Je ne vais pas plus féliciter le président de l'UMP parce que je vais me faire exclure du PS... Je précise que l'UMP joue les pompiers pyromanes. C'est bien l'UMP et son gourou Sarkozy qui ont offert en 2008 trois semaines de vacances supplémentaires aux enseignants (72 heures d'apprentissage en moins, 12 journées de classe). C'est bien l'UMP qui portait dans son projet de 2012 (présidentielles et législatives) le retour de la semaine à 4 jours et demi. L'UMP vogue au gré d'un vent erratique!
L'UMP est donc un bateau ivre! Mais EELV? Son chef de file Meirieu vient de déclarer (L'autre direct) qu'il aurait fallu bloquer 3h d'activités périscolaires sur une demi-journée (au lieu de 45mn par jour)?!! Le mercredi matin par exemple? Et les 24 h de classe seraient donc réparties sur...4 jours. Meirieu qui a enfanté cette réforme nous déclare aujourd'hui (mais s'en rend-t-il compte?) qu'il ne faut rien changer. Ubuesque!
Quant au coût de la Réforme, Meirieu annonce (avoue?) que cela peut coûter très cher (sauf à faire de la garderie) et que c'est très compliqué en fin de journée... EELV décide d'abord puis réfléchit ensuite! Et si le ridicule ne tue pas, notre école, elle, pourrait bien ne jamais s'en remettre... Ma proposition est bien la plus sage: confions les enfants de la République aux enseignants de 15h45 à 16h30 (vacations municipales comme cela existe depuis Jules Ferry).
Et les enseignants qui le souhaitent pourraient intégrer l'heure hebdomadaire obligatoire d'APC (Activités pédagogiques complémentaires, un 'machin' qui pourrait passer à la trappe sans que personne s'en aperçoive...) sur le temps de 15h45/16h30. Cela coûterait moins cher aux communes... De toute façon,il faudra bien que les enseignants placent ces APC quelque part...
...ne s'en aperçoive...c'est mieux.