Préfecture du Rhône
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Sain-Bel: le lycée soutient Arnaud, jeune rwandais menacé d’expulsion

Arnaud N’Gabo, lycéen rwandais, vit à Sain-Bel depuis 2011. Il a perdu toute sa famille au Rwanda, pourtant depuis janvier, la préfecture veut le renvoyer dans son pays d’origine, à cause de résultats scolaires jugés "insuffisants". Depuis des mois, tout le lycée Germaine-Tillion est mobilisé.

Arnaud N’Gabo est en terminale au lycée Germaine-Tillion de Sain-Bel. Il est arrivé du Rwanda en 2011. Là-bas, il n’a plus aucune attache. Son père est porté disparu depuis 2011, tandis que sa mère et son frère ont été assassinés en 1998.

Pourtant, le 22 janvier, la préfecture du Rhône a refusé de lui délivrer un titre de séjour et a assorti sa décision d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF) à destination du Rwanda. La cause de ce refus : des résultats scolaires "insuffisants", trahissant un "manque de sérieux et d’implication", selon la préfecture.

Depuis, c’est tout un lycée qui est mobilisé pour soutenir Arnaud N’Gabo. Une pétition à destination du préfet a recueilli plus de 300 signatures, les professeurs ont également fait grève pendant une matinée, début avril, et les élèves étaient, eux, regroupés devant les portes du lycée. Un recours a été présenté au tribunal administratif, mais a été rejeté. Les professeurs et le Conseiller principal d’éducation y attestaient de la motivation et de l’investissement du jeune Rwandais.

"Après le bac, il devra quitter le territoire"

Hier, les professeurs du lycée Germaine-Tillion étaient rassemblés en assemblée générale pour définir les prochaines actions à mettre en place pour défendre Arnaud. La mobilisation est soutenue par le Syndicat national des enseignants du second degré (SNES). "Nous soutenons l’action de nos collègues du lycée Germaine-Tillion. Ce sont eux qui sont à l’origine de cette mobilisation qui regroupe aujourd’hui élèves, parents et professeurs", développait le syndicat.

Pour l’ensemble des professeurs, reconduire Arnaud dans son pays d’origine alors qu’il n’y connaît plus personne paraît invraisemblable. D’autant plus qu’il vit aujourd’hui dans une famille d’accueil, qui aurait engagé une procédure d’adoption, racontait sa professeure principale au Pays.

Du côté de la préfecture du Rhône contactée hier soir par Lyon Capitale, aucune négociation ne semblait possible : "Nous n’allons pas le reconduire à la frontière immédiatement. Nous lui laissons terminer l’année scolaire et passer son bac, puis il devra quitter le territoire français".

Pourtant, au même moment cette dernière annonçait sur son compte Twitter que le préfet du Rhône, Michel Delpuech, allait se saisir personnellement du dossier du lycéen afin de l'examiner.

 

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