Terrorisme, sécurité, A45, migrants : les vœux 2018 du préfet Bouillon

Lors des vœux à la presse ce mardi à Lyon, le préfet du Rhône et de la région Auvergne-Rhône-Alpes a fait le bilan d'une année marquée par le renvoi de son prédécesseur et fait part de ses ambitions pour l'année à venir.

Ses tout premiers mots ont été pour son prédécesseur Henri-Michel Comet. Lors des traditionnels vœux à la presse, Stéphane Bouillon a fait le bilan de l'année 2017. “Une année de grand changement politique qui a complément bouleversé notre mode de travail”, a-t-il débuté. Et pour cause, après l'éviction de l’ancien préfet dont les services avaient relâché Ahmed Hanachi, qui deviendra le terroriste de Marseille un jour plus tard, la préfecture du Rhône a fait l'objet d'une réorganisation. Remaniement qui est passé pour “une montée en charge progressive des effectifs”, confie Emmanuel Aubry, secrétaire général de la préfecture du Rhône et préfet délégué pour l'égalité des chances. “Il a fallu aussi faire en sorte de lever toutes les appréhensions sur la chaîne de décision. Les agents doivent savoir qui appeler et être assuré qu'il n'y a aucun problème pour appeler ces personnes”, a-t-il ajouté.

563 personnes sont suivies pour radicalisation dans le Rhône

Tout naturellement dans ce contexte, l'aspect sécuritaire “sera une priorité” en 2018. Dans le département, 563 personnes sont suivies pour radicalisation. “Un chiffre stable par rapport aux années précédentes, car des personnes entrent et sortent de ce fichier”, a précisé le préfet Bouillon. “La lutte contre terrorisme restera un facteur extrêmement important, a-t-il assuré. Nous restons attentifs sur les personnes au service de Daech qui veulent revenir”. Une année qui sera également marquée par la mise en place de la “police du quotidien” de Gérard Collomb qui n’a pour le moment pas convaincu les policiers lyonnais. “Elle permettra de mieux appréhender la délinquance quotidienne qui gâche la vie de nos concitoyens en prenant mieux en compte les réalités des territoires pour avoir une meilleure efficacité”. On ne sait pas si Lyon ou une autre commune de la métropole sera choisie. L'annonce sera faite prochainement par le ministre de l’Intérieur, mais plusieurs villes du département se sont portées candidates, a assuré Stéphane Bouillon. Ce dernier souhaite aussi améliorer l’action de l’État contre les dealers “qui pourrissent la vie des quartiers afin de limiter le trafic”. En 2017, sept tonnes de cannabis et plusieurs centaines de kilos de cocaïne et d'héroïne ont été saisies. “Je ne suis pas naïf, nous n'avons démantelé qu'une petite partie de ce trafic”, a admis le préfet.

6950 demandes d’asile déposées en 2017

Autre volet prioritaire pour l'année 2018, l'accueil des migrants. Comme nous l'écrivions début janvier, 6950 demandes d'asile ont été déposées au guichet de Lyon en 2017. “Une augmentation de 33%, deux fois supérieure au niveau national”, a déclaré le préfet. Si les demandes ont autant augmenté cette année, c'est que le dispositif “est plus généreux à Lyon qu'ailleurs”, a affirmé Stéphane Bouillon. 6100 places sont actuellement ouvertes sur les 7000 du Rhône. “Ce n’est pas assez et en 2018, le gouvernement a demandé d'augmenter cette capacité de 10%”, a-t-il assuré. Actuellement, 30% des demandes aboutissent par l'octroi d'un statut de réfugié dans le département. Pour ces personnes réfugiées, 2300 places de logement en plus vont être ouvertes dans la région cette année.

L’A45 suspendue à la décision du gouvernement

Enfin, sur le volet économique, Stéphane Bouillon a déclaré avoir pour priorité “de mettre le pied à l'étrier à ceux qui sont éloignés de l'emploi”, notamment grâce aux nouveaux contrats aidés proposés par le Gouvernement et par une “meilleure adéquation entre les formations proposées et les besoins des employeurs”. Concernant l'autoroute A45 entre Lyon et Saint-Étienne, sujet sur lequel le préfet est très souvent sollicité par les partisans du projet, aucune décision n'a été annoncée. “Il faudra attendre le printemps pour savoir ce que le Gouvernement va faire”. “Le rôle de l’État n'est pas de faire à la place des autres. Les collectivités locales ont leurs compétences claires et définies. Notre rôle est de les aider à faire”, a conclu, Stéphane Bouillon.

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