Ce samedi, le secrétaire d’Etat aux sports, Thierry Braillard, était à Lyon pour présenter le dispositif “J’apprends à nager” pour les collégiens. L’occasion de revenir sur sa proposition de loi pour protéger juridiquement et socialement les sportifs de haut niveau, qui passe en deuxième lecture à l’Assemblée nationale en novembre.
Le 21 octobre, le Sénat a adopté à l’unanimité la proposition de loi, portée par la députée Brigitte Bourguignon (PS) et par le secrétaire d’Etat aux sports Thierry Braillard (Parti radical de gauche). Thierry Braillard, qui est aussi député de la première circonscription du Rhône, espère un vote conforme à l'Assemblée nationale pour que ce texte devienne une loi qui réparera l'injustice faite aux sportifs de haut niveau et professionnels, avant les Jeux olympiques de 2016.
Lutter contre la précarité de certains sportifs
“Sept sportifs sur dix qui vont nous représenter à Rio vivent avec des revenus en deçà du seuil de pauvreté, et beaucoup d’entre eux sont étudiants pour bénéficier de la sécurité sociale étudiante. Certaines fédérations peuvent prendre en charge une assurance complémentaire, mais pas toutes. Et puis, il y a un manque de reconnaissance, c’est-à-dire que l’après-carrière des sportifs, tout le monde s’en fout”, affirme le secrétaire d'Etat, interrogé par Lyon Capitale.
Lutter contre la précarité des sportifs de haut niveau est devenu son cheval de bataille. Thierry Braillard, qui a été pendant longtemps adjoint au maire de Lyon chargé des sports, souhaite désormais que les fédérations prennent en charge l’assurance complémentaire des sportifs, et qu’ils aient une couverture en cas d’accident du travail ou de maladie professionnelle.
Il faut rappeler qu’environ 5 000 des 6 500 sportifs de haut niveau ne sont pas salariés, et ne sont donc pas couverts en cas d'accident sportif, selon un rapport du juriste Jean-Pierre Karaquillo.
Gérer l’après-carrière
Par ailleurs, la question de la formation professionnelle des sportifs se pose au travers du pacte de performance. “Avec ce pacte, j’ai été chercher plus de 70 entreprises pour soutenir des sportifs de haut niveau et pour qu’elles s’engagent à les intégrer après leur carrière, en leur faisant suivre une formation pour la plupart”, reprend le secrétaire d'Etat aux sports.
“On ne peut pas se satisfaire qu’un sportif qui brigue une médaille à Rio vive avec 450 euros par mois sans protection sociale”, conclut Thierry Braillard. Après un premier vote à l’unanimité à l’Assemblée nationale et au Sénat, cette proposition de loi, si elle est adoptée, sera la loi la plus importante portée par le secrétaire d'Etat lyonnais.