Violences en marge de BioVision : procès renvoyé

A leur demande, le procès a été renvoyé au 1er avril. Ils sont ressortis libres, sous-contrôle judiciaire.

Dans le box des accusés, trois étudiants de 21 ans : Timothée, Alexandre et Christophe, étudiants à Lyon 2 et, pour le troisième, dans une école d'ostéopathie. Ils sont accusés de violence contre des policiers. Et pour deux d'entre eux, de jets de pierre et de refus de prélèvement ADN lors de leur garde-à-vue. Les trois refusent la comparution immédiate. Le juge prend acte. La question porte alors sur le maintien ou non en détention. Elle est rapidement réglée : le procureur lui-même estimant qu'ils présentent toutes les garanties de représentation : "ce sont des étudiants, ils vivent à l'endroit où ils font leurs études". Leur avocate, Marie-Noël Fréry, enfonce quand même le clou. Christophe a des partiels vendredi. La prof d'Arabe de Timothée vante son sérieux dans une attestation. Idem pour la prof d'histoire d'Alexandre. "On est loin des profils d'anarchistes irresponsables qu'on veut nous présenter", conclut l'avocate.
Après une vingtaine de minutes d'audience, le juge renvoie le procès au 1er avril. Dans l'assistance garnie par leurs amis et connaissances de la fac, c'est le soulagement. Y compris pour les parents de Christophe qui ont fait le déplacement de Savoie. Sa mère raconte : "Depuis qu'on a été prévenu de sa garde-à-vue, nous n'avons plus de nouvelles. On nous disait qu'il allait bien alors que le juge vient de dire qu'il a une blessure ayant entraîné trois jours d'ITT".
Autre élément dérangeant : pendant leur garde-à-vue, l'avocate des trois accusés n'a pas été contactée par les policiers du commissariat Bahadourian (Lyon 3e), ni par l'avocat commis d'office qui les a visités alors qu'ils avaient demandé à l'avoir pour avocate. Elle a finalement été avertie par des proches des étudiants.
A l'extérieur du palais de justice, cerné par une dizaine de cars de gendarmes mobiles, les étudiants interpellent les journalistes pour leur parler de la charge de police qu'ils ont subie lors de cette manifestation contre BioVision. Parmi eux, Rémy, étudiant à Lyon 2 en anthropologie et histoire. C'est lui que les pompiers ont emmené aux urgences, complètement chaos (voir photo). "J'étais dos au bouclier des flics, quand ils ont commencé à mettre des coups de matraque. J'en ai pris un sur le côté droit du crâne. J'ai pu faire quelques mètres puis je me suis écroulé. Des enseignants présents ont alors appelé les pompiers qui m'ont emmené aux urgences d'Edouard Herriot". Il montre alors un certificat médical : "traumatisme crânien sans perte de connaissance". A 22h, il pouvait sortir de l'hôpital.
Le jour du procès, on en saura peut-être un peu plus sur ce qui s'est passé lors de cette charge de police particulièrement violente qui a eu pour réponse des jets de pierre "de défense", selon les étudiants.

Crédit photo : Fle-ur

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